Wednesday, November 23, 2005

Paul Kagame «Le plus grand criminel de guerre vivant». Opinion de Pierre Péan

«Le plus grand criminel de guerre vivant»

Génocide rwandais · Le journaliste français Pierre Péan sort aujourd'hui un livre sur le génocide rwandais. Un réquisitoire implacable contre Paul Kagame et les bien-pensants.

Roger de Diesbach Patrick Vallélian


«Paul Kagame, actuel président du Rwanda, qui est en réalité le plus grand criminel de guerre vivant et en exercice, est salué comme un chef d'Etat respectable par la communauté internationale.» Le journaliste d'investigation français Pierre Péan, dans un livre de 500 pages qui paraît aujourd'hui aux Editions Mille et une nuits, accuse le président rwandais de porter la très lourde responsabilité de la mort de millions d'Africains dans son pays et au Congo, dans ses tentatives de mettre la main sur les richesses du Kivu et du Katanga.

Kagame derrière l'attentat contre Habyarimana
Pierre Péan confirme que c'est bien Kagame, patron du Front patriotique rwandais (FPR), qui a fait abattre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994, allumant le brasier du génocide rwandais dans lequel près d'un million de Tutsis vont trouver la mort. Péan écrit: «L'apprenti dictateur n'a pas hésité à abattre l'avion du chef d'Etat qu'il voulait remplacer, sachant ainsi pertinemment qu'il allait déclencher de terribles tueries visant notamment les gens de sa propre ethnie. Hitler? Staline? Pol Pot? Non, Kagame, tout simplement, qu'un jour l'histoire, lorsqu'elle aura déchiré le voile des manipulations, rangera dans la catégorie des monstres sanguinaires. Un monstre capable d'exploiter à son profit la tentative de génocide qu'il a sciemment déclenchée. En somme, un Führer qui serait devenu directeur de Yad Vashem, le musée de la Shoah...»

La désinformation: l'arme fatale du régime
Le journaliste est, si possible, encore plus dur contre tous les relais politiquement corrects qui ont permis à Kagame de gagner la guerre de l'information en Occident: «Pendant que tous les veilleurs occidentaux des droits de l'homme diabolisaient un Habyarimana censé organiser le massacre des Tutsis, les soldats de Kagame commettaient des exactions plus importantes encore, mais loin des journalistes et des caméras. Les messieurs bons sentiments ne voyaient pas que leur idole recherchait à tout prix la guerre civile, essayant de provoquer des massacres pour prendre le pouvoir.» La guerre de conquête de Kagame passait par la séduction d'humanitaires et de militants de gauche, affirme Pierre Péan qui désigne la Fédération internationale des droits de l'homme, la CIMADE, des intellectuels comme Pierre Chrétien, André Glucksmann, une grande partie de la gauche française, les institutions protestantes et la plupart des médias: «Ils ont avalé le récit mythique et ont transformé en révisionnistes et en négationnistes ceux qui ont osé le contester. Un petit monde, redoutablement efficace grâce à internet, a instauré une sorte d'imposture humanitaire d'autant plus efficace qu'elle utilise les carburants du coeur et de la compassion pour se frayer un chemin dans les consciences.»

Un double génocide «pas encore audible»
La barbarie qui s'est emparée du Rwanda est connue. Mais cette horreur, écrit Pierre Péan, «s'inscrit évidemment dans l'histoire officielle» en ne mettant en scène que les génocidaires hutus traquant, abattant, mutilant les Tutsis. «Si le fait est incontestable», poursuit le journaliste, «il ne traduit qu'une partie de la réalité». Selon lui, le FPR a commis lui aussi un génocide contre les hutus. C'est la fameuse thèse du double génocide qui «n'est pas encore audible», tonne Pierre Péan. Et de citer le témoignage d'un Belge, Marcel Gérin, qui a assisté aux tueries du FPR: «Ces gens (ndlr: des populations hutues qui n'avaient pas pu fuir) ont été rassemblés par paquets qu'on a éliminés à la mitrailleuse et à la grenade.» «Le FPR s'est livré à des massacres impitoyables...», témoigne Eugène Ndahayo, pourtant sauvé des machettes hutues par les soldats de Kagame. A ce sujet, Monique Mujawamariya, militante des droits de l'homme, parle du «secret le mieux gardé du Rwanda».

La France moins impliquée dans le génocide
Le journaliste d'investigation, qui dispose pour son travail d'une partie des archives de François Mitterrand, estime que la responsabilité de la France dans le génocide est bien moins engagée que ne le prétendent certains «idiots utiles», sorte d'agents de propagande de Kagame. Son pays est même le seul à tenter d'arrêter les massacres en envoyant des troupes. Reste que Paris est ressorti affaibli de la crise. Un affaiblissement en Afrique, ajoute Pierre Péan, qui a fait le bonheur de certains pays, dont les USA.
Qui est le commandant Paul Kagame? Officiellement, il est le chef respecté et redouté de la rébellion. Mais, dans les faits, son portrait est plus sombre. Rien ne peut se faire sans qu'il le sache. Il est têtu, arrogant et cruel et ne fait confiance à personne. «C'est un tueur», résume Emmanuel Habyarimana, ancien ministre de la Défense réfugié en Suisse.I

>> «Noires fureurs, blancs menteurs», Pierre Péan, Mille et une nuits, 544 pages.
«Le plus grand criminel de guerre vivant»La Liberté - Il y a 3 heuresGénocide rwandais · Le journaliste français Pierre Péan sort aujourd'hui un livre sur le génocide rwandais. Un réquisitoire ...
Libre Belgique - Il y a 2 heuresLe journaliste Pierre Péan voit un «complot libéral» dans le soutien à la rébellion tutsie. Pierre Péan, le journaliste et ...
All Africa - Il y a 16 heuresLe journaliste-écrivain Pierre Péan défend l'attitude de la France lors du génocide rwandais de 1994, dans un livre à paraître mercredi, «Noires fureurs ...

«Le plus grand criminel de guerre vivant»La Liberté - Il y a 3 heuresGénocide rwandais · Le journaliste français Pierre Péan sort aujourd'hui un livre sur le génocide rwandais. Un réquisitoire ...
Les non-dits du génocide de Cent Jours
Atlantis Institute - 18 nov 2005Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu au-dessus de Kigali. Cet attentat – dont les ...
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.

0 Comments:

<< Home