Sunday, November 27, 2005

"Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990 -1994", Ed. Mille et une nuit (Fayard), Paris, 2005, 544 p.", livre de Pierre Péan paru le 24.11.2005

Article de l'hebdomadaire " le Journal du mardi" n° 243 du 22 novembre 2005[1]

par Laurent Arnauts

Depuis plus dix ans, la cause semblait entendue : des extrémistes hutus ont abattu le 06 Avril 1994 l’avion du président Habyarimana, afin de pouvoir exécuter le génocide planifié des tutsis du Rwanda. De surcroît, avec la complicité de l’église catholique et de la controversé opération « Turquoise » aurait visé à effacer les traces. Le FPR de l’actuel président rwandais Paul Kagamé aurait sauvé les derniers tutsis grâce à l’offensive militaire qui l’a mené au pouvoir le 17 Juillet 1994. Et le régime dictatorial qui impose aujourd’hui au Rwanda n’a d’autre but que d’éviter l’expression des antagonismes ethniques. Vous y avez cru, nous y avons cru. Pourtant c’est faux. C’est ce que démontre la nouvelle enquête de Pierre Péan – à paraître ce 24 novembre dans un livre intitulé «Noires fureurs, blancs menteurs ».Rwanda 1990 -1994, Ed. Mille et une nuit (Fayard), Paris, 2005, 544 pages


Doit-on encore présenter Pierre Péan ? Journaliste d’enquête il a déjà publié quelque 24 livres dont beaucoup ont suscité un important débat public. Ces dernières années, « Une jeunesse » a notamment révélé le passé vichyste de François Mitterrand. Plus récemment, la face cache du monde, écrit avec Philippe Cohen, a crée un onde de choc qui a sérieusement écorné la réputation jusque là intouchable du quotidien de référence français. Le nouveau livre de ce journaliste atypique, qu’il choisi de dévoiler dans le journal du mardi est aussi volumineux (544 pages tout de même et fouillé que les précèdent. Pourtant, il se lit (presque) comme un roman. Et pour cause il s’attaque à ce qu’il faudra bien désormais qualifier de mythe contemporains. Et son enquête touche non seulement certains milieux humanitaires et médiatiques moins accoutumé à la remise en question.
L’élément déterminant de cette remise en question de la tragédie rwandaise est la question de savoir qui est l’auteur de l’attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana le 06 avril 1994, dès lors que c’est cet attentat qui a déclenché les massacres de tutsis de l’intérieur par les milices extrémistes hutues. Jusqu’en 2004, la vérité officiel abracadabrante ce serait les extrémistes hutues. Eux-mêmes qui l’aurait perpétré, dans le but de fournir un prétexte pour exécuter un génocide planifié d’avance. Le fait que le FPR de Kagamé ait réussi à imposer cette idée a priori\r\n peu logique, et de surcroît sans aucune preuve, en dit long sur sa capacité d’influence. Car la longue instruction du juge anti-terroriste Bruguière, confirmé par son homologue espagnol Garzon, établit exactement le contraire, sur base de témoignages et d’écoute radio, et sur base de la recherche de provenance des armes utilisés. C’est bien le FPR de Kagamé qui a mis le feu aux poudres. Pierre péan termine d’étayer ce constat avec le témoignage d’un membre du »network commando » peut-on imaginer que le défenseur autoproclamé des victimes du génocide ait en réalité délibérément provoqué celui-ci ? Pierre péan retrace la logique de son action, qu’on peut appréhender qu’en revenant en arrière en 1990. Dès ces années-là, en effet, Paul Kagamé après sa formation aux Usa et devenu patron des services de renseignement ougandais déjà connu redouté par ses méthodes, il prend\r\n la tête du FPR et s’engage dans une lutte sans merci pour le pouvoir, qui se déroule dans les média que sur le champ de bataille. La méthode :provoquer des désordres au Rwanda par des incursions militaires qui engendrent des représailles contre les tutsis de l’intérieur , ou mieux procéder lui-même, à l’aide des troupes infiltrés, à des exactions attribuées ensuite au pouvoir en place."

L’élément déterminant de cette remise en question de la tragédie rwandaise est la question de savoir qui est l’auteur de l’attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana le 06 avril 1994, dès lors que c’est cet attentat qui a déclenché les massacres de tutsis de l’intérieur par les milices extrémistes hutues. Jusqu’en 2004, la vérité officiel abracadabrante ce serait les extrémistes hutues. Eux-mêmes qui l’aurait perpétré, dans le but de fournir un prétexte pour exécuter un génocide planifié d’avance. Le fait que le FPR de Kagamé ait réussi à imposer cette idée a priori peu logique, et de surcroît sans aucune preuve, en dit long sur sa capacité d’influence. Car la longue instruction du juge anti-terroriste Bruguière, confirmé par son homologue espagnol Garzon, établit exactement le contraire, sur base de témoignages et d’écoute radio, et sur base de la recherche de provenance des armes utilisés. C’est bien le FPR de Kagamé qui a mis le feu aux poudres. Pierre péan termine d’étayer ce constat avec le témoignage d’un membre du »network commando » peut-on imaginer que le défenseur autoproclamé des victimes du génocide ait en réalité délibérément provoqué celui-ci ? Pierre péan retrace la logique de son action, qu’on peut appréhender qu’en revenant en arrière en 1990. Dès ces années-là, en effet, Paul Kagamé après sa formation aux Usa et devenu patron des services de renseignement ougandais déjà connu redouté par ses méthodes, il prend la tête du FPR et s’engage dans une lutte sans merci pour le pouvoir, qui se déroule dans les média que sur le champ de bataille. La méthode :provoquer des désordres au Rwanda par des incursions militaires qui engendrent des représailles contre les tutsis de l’intérieur , ou mieux procéder lui-même, à l’aide des troupes infiltrés, à des exactions attribuées ensuite au pouvoir en place.

Cette stratégie réussira que moyennement. Mis sous pression par la communauté international - et particulier par la France démontre Pierre Péan de document issu de l’Elysée – le président Habyarimana fait de larges concessions dans le cadre des accords successifs d’Arusha. Tandis que Kagamé tenu en respect par la présence de troupes française et belges qui l’empêchent de facto de pousser immédiatement jusqu’à Kigali Habyarimana accepte successivement le multipartisme et partage du pouvoir, tant avec son opposition – qui livrera une première ministre – qu’avec le FPR. Kagamé n’a donc plus d’autres choix que : il doit créer un incident in extremis sa « solution » militaire et sa prise de pouvoir. Cet incident, ce sera l’assassinat de son rival. Mais Kagamé ne s’est pas borné à fournir un prétexte à un génocide commis par d’autres. Pierre Péan a recueilli des témoignages selon lesquelles les troupes du FPR elles-mêmes, avec ou sans uniformes, sont elles-mêmes à l’origine de bon nombres de morts dans les territoires conquis. Territoires où, rappelons-les, les journalistes N’avaient pas le droit de circuler durant les événements, et qu’ils n’ont pas pu visiter que par la suite, sous bonnes escortes. Pour visiter des charniers où selon l’aveu mêmes d’ex responsables du FPR interrogés par Pierre Péan, il y avait souvent une majorité de victimes hutues (sur un millions trois cents mille victimes au total en réalité plus d’un million seraient hutues) ! ces exactions n’ont pas cessé avec la prise du pouvoir de Kagamé, bien au contraire. "

Cette stratégie réussira que moyennement. Mis sous pression par la communauté international - et particulier par la France démontre Pierre Péan de document issu de l’Elysée – le président Habyarimana fait de larges concessions dans le cadre des accords successifs d’Arusha. Tandis que Kagamé tenu en respect par la présence de troupes française et belges qui l’empêchent de facto de pousser immédiatement jusqu’à Kigali Habyarimana accepte successivement le multipartisme et partage du pouvoir, tant avec son opposition – qui livrera une première ministre – qu’avec le FPR. Kagamé n’a donc plus d’autres choix que : il doit créer un incident in extremis sa « solution » militaire et sa prise de pouvoir. Cet incident, ce sera l’assassinat de son rival. Mais Kagamé ne s’est pas borné à fournir un prétexte à un génocide commis par d’autres. Pierre Péan a recueilli des témoignages selon lesquelles les troupes du FPR elles-mêmes, avec ou sans uniformes, sont elles-mêmes à l’origine de bon nombres de morts dans les territoires conquis. Territoires où, rappelons-les, les journalistes n’avaient pas le droit de circuler durant les événements, et qu’ils n’ont pas pu visiter que par la suite, sous bonnes escortes. Pour visiter des charniers où selon l’aveu mêmes d’ex responsables du FPR interrogés par Pierre Péan, il y avait souvent une majorité de victimes hutues (sur un millions trois cents mille victimes au total en réalité plus d’un million seraient hutues) ! ces exactions n’ont pas cessé avec la prise du pouvoir de Kagamé, bien au contraire.
Instruit de sa propre expérience, Kagamé est allé(en toute impunité) pourchasser et massacrer les soi-disant « génocidaires » hutus réfugiés par centaines de milliers au Congo voisin. Congo ou il installe un homme à lui (Laurent Désiré Kabila ) et dont il pille allègrement les richesses depuis maintenant plus de dix ans.

Les faits que Pierre Péan révèle concernant Kagamé sont effrayants, mais le deuxième aspect du livre l’est tout autant. Ces violences, et cette prise de pouvoir n’auraient en effet pas été possibles si l’opinion publique international en avait été dûment informée. Ce qui ne fut pas le cas au contraire, Péan démontre méticuleusement les mécanismes qui ont permis de littéralement « fabriquer » une histoire conforme aux intérêt du FPR de Kagamé.

Cela commençait par des amis à Bruxelles, érigée en plaque tournante de la propagande du FPR en Europe. Péan explique ainsi comment Jean Gol, président en perte de vitesse d’un PRL claquemuré dans l’opposition, a vu l’occasion de mettre ses idéaux anticléricaux au service de ses intérêts en usant du dossier rwandais pou mettre en difficulté les démocrates- chrétiens au gouvernement fédéral.

Stratégie reprise par un Verhofstadt (actuel premier ministre belge) dans la même situation, dont le travail remarqué dans la commission sénatorial d’enquête su le Rwanda apparaît sous un jour nouveau et, pour tout dire, nettement moins flatteur.

En France, c’est l’église protestante qui s’est laissée convaincre d’apporter un soutient plus ou moins explicite au FPR… et contre l’église catholique. Autre rôle majeur, celui d’activiste de droits de l’homme de du développement (nettement proches de la CNCD), qui n’ ont sans doute pas voulu rater une occasion de mettre en cause un régime qu’ils voyaient comme une réminiscence de la période coloniale. Quitte à fermer les yeux sur les actes barbares de son challenger. Même dérive dans certains médias et circonstances aggravantes, du fait de journalistes Faisant autorité en la matière. Colette Braeckman, du journal « le soir », très écoutée en France également, fait ainsi l’objet d’un réquisitoire qui ne lui laisse plus beaucoup de crédibilité.
En France, c’est l’église protestante qui s’est laissée convaincre d’apporter un soutient plus ou moins explicite au FPR… et contre l’église catholique.

Autre rôle majeur, celui d’activiste de droits de l’homme de du développement (nettement proches de la CNCD), qui n’ ont sans doute pas voulu rater une occasion de mettre en cause un régime qu’ils voyaient comme une réminiscence de la période coloniale. Quitte à fermer les yeux sur les actes barbares de son challenger.

Même dérive dans certains médias et circonstances aggravantes, du fait de journalistes faisant autorité en la matière. Colette Braeckman, du journal « le soir », très écoutée en France également, fait ainsi l’objet d’un réquisitoire qui ne lui laisse plus beaucoup de crédibilité.
Pierre Péan, «Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994. enquête», Mille et une nuits, 544 pages.
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.
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[1]Titre : Le Journal du mardi
Région : Europe
Pays : Belgique
Ville : Bruxelles
Langue(s) : français
Periodicité : hebdomadaire
Genre : généraliste
Diffusion (exemplaires) : 15 000
Né des cendres des différentes affaires qui secouèrent la société belge dans les années 1990, ce magazine de gauche (ex-Journal du samedi) tente de fournir des enquêtes susceptibles d’écorcher les establishments politique, économique et culturel du pays.

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