Message de Jean Claude Nkubito du 13 octobre 2005 sur le site IBUKA-L
Message de Jean Claude Nkubito du 13 octobre 2005 sur le site IBUKA-L
(traduit du kinyarwanda par Eugène Shimamungu)
Chers amis,
Je n’ai pas été disponible sur ce forum depuis un certain temps, je voudrais saisir un petit moment pour discuter avec vous.
Aucun de vos écrits ne m’a échappé, je les lis mais je n’ai pas le temps d’y répondre. Je voudrais revenir ici sur des problèmes que nous négligeons alors qu’ils nous concernent, y compris celui des nombreux livres qui sont publiés ces derniers jours, des films, des émissions “télé-découvertes”, sans oublier les décisions du gouvernement contre les réscapés, décisions dont il va subir les conséquences.
Je commence par les publications
Les livres qui sont publiés actuellement démontent un à un les arguments utilisés par le gouvernement pour démontrer le rôle des pays étrangers notamment la France dans le génocide. Je ne pourrai faire de synthèse pour aucun de ces ouvrages en raison du manque de temps. Mais je vous demanderai de vous interroger pour un instant, parce que si le gouvernement avait commencé à montrer du doigt les vrais meurtriers, ceux-là même qui nous ont pourchassés sur les collines, qui ont brûlé nos maisons et qui nous ont poursuivis dans nos refuges, personne n’aurait osé contredire le fait que les Hutu ont tué les Tutsi. Bien évidemment si les Tutsi eux-mêmes ne les avaient pas traités avec douceur comme pour leur dire « ce n’est pas grave », ou « on ne pourrait pas punir tout le monde » ou encore « les réscapés ne veulent pas que les Hutu participent au gouvernement, c’est la raison pour laquelle ils les accusent de génocide à tout moment » (comme s’ils ne l’avaient pas fait). Je pense aujourd’hui qu’il n’y aurait pas à se plaindre de l’insécurité si le Hutu qui n’a pas pu tuer en raison de maladie ou de son absence, avait peur, au simple souvenir de ce que ses congénères ont fait à son voisin Tutsi.
Qui a tué les Tutsi ?
Les Tutsi ont été tués par leurs voisins Hutu. Ceux qui avaient la chance d’avoir le pouvoir, ils l’ont utilisé. Ils ont arrêté leur travail pour exterminer les Tutsi. C’est pourquoi le gouvernement n’a aucune raison de contester l’existence des ethnies au Rwanda, parce que c’est ainsi nier le génocide. Si le gouvernement avait le courage de le dire haut et fort, Makuza ne devrait pas prendre le chemin de l’exil pour cela parce qu’il sait que la vérité n’interdit pas la fréquentation. Néanmoins ceci devrait servir pour lui de garde-fou afin qu’il fasse attention dans l’utilisation de toutes ces terminologies qu’il crée pour faire oublier le génocide commis contre les Tutsi au vu de tout le monde. Par ailleurs, dire que le problème ethnique n’existe pas dans le pays c’est passer sous silence un problème qui peut resurgir. Les Hutus prennent pour eux-mêmes tous les problèmes qu’ils partagent avec les autres citoyens, prétendant qu’ils sont ainsi persécutés parce qu’ils sont Hutu. Ignorer ce problème c’est comme sauter dans la rivière les yeux fermés. Ce qui me fait encore peur c’est cette facilité avec laquelle les Hutus acceptent tout ce qu’on leur dit. Or nous savons qu’ils n’y croient d’aucune façon. Ils le font mais ils savent que la marmite ne cuit pas par l’intensité du feu mais par la force du temps[1].
Je donnerai seulement deux exemples :
Dernièrement, lors de lacomparution du Père Theunis, les témoins à charge et à décharge parlaient dans un micro tenu par Bernardin Ndashimye, calme comme s’il n’était pas là, alors qu’il connaît très bien l’accusé avec qui il a fondé la radio Amahoro. Notez bien que de mon côté, le fait d’avoir fondé la radio Amahoro ou un autre media, n’est pas un acte répréhensible, le délit c’est ce pourquoi il est utilisé, c’est ce qu’il diffuse.
Le lendemain, l’Ambassadeur Joseph Bonesha, ici à Bruxelles, a lui-même accusé le Père Theunis à la RTBF au vu de nous tous, alors qu’ils ont créé ensemble l’ADL. Ils se connaissaient donc très bien. J’ai attendu qu’il dise la moindre chose qu’il connaît de lui en vain, il a plutôt indiqué que ce qui se disait au Rwanda, ceux qui le disaient étaient ses élèves et ceux qui ont travaillé avec lui. Vous savez très bien qu’il y en a qui l’ont accusé sans le connaître. Je me suis abstenu de dire qu’à un autre journaliste qu’il connaît, Joseph Bonesha a tenu un tout autre discours différent de celui de la télévision. Il a dit que tout était devenu mystère au Rwanda, que tout le monde est candidat à la prison. J’en connais d’autres avec le même genre de problèmes.
Lorsque l’on revient sur la mobilisation en faveur de la libération du Père Theunis au parlement européen et au sein des partis politiques ici à Bruxelles, on retrouve les amis intimes de ces deux-là dont j’ai parlé ainsi que leurs familles, cela montre qu’il y a un discours public, et un discours privé. Les Hutu savent aujourd’hui différencier ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas. Il apparaît qu’ils ont un plan alors que nous les croyons en débandade, ou qu’ils se satisfont de très peu pour très peu de temps (dire que tout est bien, dans le bon chemin). Pour le long terme ils planifient à partir des connivences dans les nombreux contacts qu’ils entretiennent.
Un autre sujet à propos duquel nous ne disons rien ce sont les charniers du Congo en 1996. Le journaliste qui en a parlé en premier lieu est encore celui de la RTBF. Ce n’est pas lui qui a exhumé les charniers, il y est allé, les corps ont été exhumé en sa présence. Ce sont les seules infos qui ont servi depuis qu’il y est allé.
Pour qu’un journaliste se rende dans la région des Grands Lacs sans accompagner un homme politique, il faut de longues démarches qui ne peuvent se faire à tout hasard. Ça se prépare pendant un mois au minimum. Et ce n’est pas par hasard que ces corps ont été montrés dès que l’on avait donné un ultimatum aux interahamwe de quitter le Congo. Ces manoeuvres visent à montrer que les Hutu ont tué les Tutsi en 1994 et que les Tutsi les ont poursuivis pour les massacrer jusqu’au Congo. Maintenant ils ne disent plus qu’il s’agit d’un match nul, mais que 1+1=2. Ce n’est pas le système FPR qu’ils mettent en cause mais bel et bien les Tutsi. Il faudra lire dès que vous en trouvez le temps les écrits d’un certain Boniface Rutayisire, vous constaterez qu’il s’agit d’un programme à long terme.
Je vous invite à y réfléchir. Des fois nous dormons sur nos lauriers en se disant que nous avons gagné. Ce n’est pas vrai. Un Tutsi qui s’oppose au pouvoir de Kigali proteste contre l’injustice par-ci par-là, d’hier d’aujourd’hui ou de demain, il proteste contre la libération des interahamwe au grand plaisir des gens comme Businge selon qui Ibuka ne devrait pas s’inquiéter. Or si les interahamwe devaient encore massacrer des gens, ils commenceraient par ses propres frères. Il (le Tutsi opposant) proteste contre l’état de dénuement des survivants, effrayé par le fait que le bétail de ces vieillards du Mutara sera décharné en raison du manque d’eau, etc. Ce Tutsi là veut que les choses changent, que le Tutsi arrête de tuer un Tutsi, de pousser un autre Tutsi à l’exil, de se moquer du Tutsi réfugié sous prétexte que c’est un réfugié économique comme si la pauvreté n’était pas un problème politique. Il voudrait qu’il y ait des garde-fous pour éviter l’extermination parce qu’les Hutus ont encore la force de tuer. C’est pourquoi les Hutu ne s’enrôlent pas dans les partis politiques fondés par des Tutsi, ils n’ont pas les mêmes objectifs. Les Tutsi qui contestent les agissements du gouvernement veulent simplement que les choses changent avec ou sans Kagame mais sans perdre l’armée composée des nôtres. Ce n’était pas nécessaire que Ruzibiza, Ntashamaje, Ruyenzi, ou même Furuma, Rukimbira, d’autres officiers et même les enfants soldats soient obligés de prendre furtivement le chemin de l’exil. Je ne veux rien dire à propos de ceux dont certains participent à ce forum, qui se sont sacrifiés, mais qui par la suite ont été obligés de s’exiler dare-dare comme des malfaiteurs. Combattez cette mauvaise habitude de haïr les vôtres. Et pour vous amuser, vous devez apprendre que toutes les énergies des services de renseignements rwandais sont canalisées plus sur les Tutsi que sur les Hutu.
Le plan des Hutu
Le refrain est le même pour Makuza comme pour Kinyogote de Nyamutera : « le pouvoir Tutsi va nous exterminer »… « ils ne pourront jamais s’arrêter » Ce qui suit généralement ce genre de propos, vous le savez, c’est prendre la machette. Mais comme ce n’est pas si facile aujourd’hui pour eux, ils préfèrent rouspetter en silence, celui qui a des sous comme Mporanyi, va aider ses proches à acheter tous les immeubles possibles du quartier Kiyovu, celui qui se trouve en Europe va alerter les Blancs contre le risque d’extermination. A titre d’exemple ici en Belgique on a délivré 1701 titres de statuts de réfugiés pour moins de 100 Tutsi. Les Hutu ont donc un plan à long terme bien établi. Certains croient qu’ils se moquent entre eux de ceux qui collaborent avec le régime. Ce n’est pas vrai. Ils en sont ravis, parce qu’ils reçoivent des informations quotidiennes, ils surveillent leurs biens immobiliers etc. L’exemple que je pourrais vous donner est celui d’Anastase Munyandekwe du FDLR et du MDR Power, un proche parent de Makuza. Les maisons de Munyandekwe sont en location au Rwanda, des loyers lui sont payés.
S’il y’en a qui se souviennent du parti « Itara », il a pris naissance clandestinement lorsque tout le monde a commencé à être au courant, il a disparu.
Une autre stratégie utilisée aujourd’hui est celle de ne plus mettre les suspects du génocide en avant dans la politique des Hutu. Ceux qui se manifestent sont ceux qui n’ont rien à se reprocher et au besoin ceux-ci accusent leurs congénères d’avoir soutenu le génocide. En acceptant le génocide, ils mettent ainsi les pieds dans les pas des Burundais qui ont pu amadouer le gouvernement Buyoya pour parvenir à leurs fins. Cette leçon leur a été donnée par leurs conseillers basés surtout au Pays Bas, en Allemagne et en Belgique. Aujourd’hui, ce sont les jeunes qui sont mis en contact avec les Ambassades, pour approcher toute autorité en provenance de Kigali surtout ceux qui dirigent les renseignements pour leur soutirer des secrets qu’ils se passent entre eux, parfois ils n’hésitent pas à rentrer au Rwanda. Ça m’a fait rigoler de constater que Twagiramungu est aujourd’hui l’ami intime d’Agathe Kanziga. Ça ne doit pas vous étonner c’est vrai. Mais en même temps, cela se comprend, le MDR et le MRND s’accordaient sur plusieurs points. Kanziga est la marraine des enfants de Bagaragaza, le fils de Bagargaza est le gendre d’idi Amin, Idi Amin est Ambassadeur du Rwanda à Paris, et c’est à Paris que vit Agathe Kanziga. De même Bonesha est le gendre de Bagaragaza. Donc le système en place les aide aussi, ils se voient souvent entre parents proches et font de la politique cette fois-ci avec des services de renseignement du système FPR.
A quoi servent nos aînés ?
Nos aînés ont plus que nous de l’expérience, ils devraient oser dire à Kagame la vérité, demader audience pour lui dire clairement que s’il ne fait pas attention, il ne sera pas le seul à périr, mais que tous les Tutsi seront exterminés. Vous ne pourrez me donner aucune raison convaincante pour laquelle ce gouvernement a assassiné Assiel Kabera. Je n’ai pas peur de le dire parce qu’il est clair que ce ne sont pas les interahamwe qui sont venus l’assassiner dans sa résidence près de la Présidence. Les promesses d’enquête sont restées lettre morte… Il n’y a aucune raison apparente pour laquelle Sebarenzi a été malmené par ce gouvernement avec l’aide des Hutu par ailleurs, raison pour laquelle d’inombrables gens ont pris le chemin de l’exil abadonnant famille et travail alors qu’ils entendaient servir le pays. Il n’y a aucune raison apparente, ils devraient d’ailleurs demander pardon pour cela parce qu’ils ont trahi en s’attaquant à ceux qui ne les combattaient pas. Ils ne vont pas les morts, mais ils pourraient ainsi les réhabiliter s’ils acceptent d’approcher leurs familles (les familles des victimes), savoir leur parler avec franchise. Ils constateront qu’il n’y avait aucun différend même si les gens ont été tués. S’ils se confessent auprès des victimes, le pardon sera donné. On ne garde pas rancune pour un proche parent. Si cela n’est pas fait, les victimes du gouvernement seront poussés à la vendetta. La haine est mauvaise conseillère, elle peut vous conduire à supprimer votre descendance.
Je reproche au gouvernement de se fier à ses soi-disant sponsors qui empêchent toute solidarité entre les Tutsi, ceux au gouvernement et les autres, alors que le gouvernement attend que tous les Tutsi soient solidaires de leur action sans manifester aucune solidarité en retour. Comment par exemple direz-vous ! Ne pas libérer les tueurs comme s’ils n’avaient rien fait, ne pas donner ensuite la parole aux gens comme Businge pour narguer Ibuka alors qu’ils en auront peut-être besoin plus tard. Je sais très bien qu’ils en auront besoin, je ne reviens pas sur les propos de cet ancien qui a dit que l’Etat n’aura pas besoin d’Ibuka et je ne fais pas trop de commentaires parce que tout le monde le comprend. Il y a beaucoup d’autres choses que les gens négligent, nous également on s’en moque, ou considérons que cela ne veut rien dire. Quelqu’un pourrait me dire pourquoi le Tutsi qui n’a pas fui le régime de Kayibanda, qui a vécu également sous le régime de Habyarimana, a essayé de survivre sous le régime du FPR mais n’a pas pu au point de prendre le chemin de l’exil à un âge avancé ? Parmi nous il y a des vieux qui prennent le chemin de l’exil aujourd’hui alors qu’ils ont tout fait pour donner aux jeunes des conseils qui deviennent plutôt l’objet de persécutions et des raisons d’exil.
J’ai commencé ce propos en posant la question : « qui a tué les Tutsi ?» Les Tutsi ont été tué par les Hutu. Le Blanc qui a porté de l’aide à été sollicité par les Hutu qui ne lui ont peut-être pas expliqué leurs objectifs. Ils lui ont demandé des machettes et de l’argent, ce sont les Hutu qui ont massacré les Tutsi à la machette. Si le FPR ne voit pas les choses de cette façon, s’il souhaite que les Tutsi ne parlent pas avec les Hutu alors qu’il relâche facilement ceux qui ont massacré les Tutsi, je reprendrai les propos désapprouvés de Bizimungu : les Hutu massacreront encore les Tutsi parce qu’on leur en a donné les moyens, au lieu de porter des accusations contre les Blancs, accusons le gouvernement d’avoir donné aux Hutu toutes les capacités de tuer les Tutsi encore une fois par les moyens de l’Etat.
Rien n’est encore perdu
Actuellement, sauf pour les insouciants, il y a des problèmes fondamentaux. Le premier problème c’est celui de la lutte des réscapés en ce qui concerne la mémoire du génocide, la seule raison d’être de ce gouvernement. Tout le monde accepte les agissements de ce gouvernement parce que c’est lui qui a rempalcé celui qui commis le génocide. Mais le jour où tout le monde va constater que le discours du gouvernement diffère de celui des victimes, il sera difficile au gouvernement de disposer d’une marge de manoeuvre dans la gestion de l’après-génocide. J’en vois souvent qui sursautent lorsque Ruzibiza parle (même s’il ment), lors du passage de Kagiraneza au Sénat (même s’il exagère) et j’en passe. Au lieu de les insulter haut et fort, nous devrions examiner les causes qui les ont poussé à dire ce genre de choses. Nous tous, je dis bien nous tous, nous avons des choses à dire mais que nous ne pouvons dire parce que dans notre collaboration avec le système, la blessure n’a pas été assez profonde. Mais il y en a qui ont été blessés profondément et qui ont perdu toute communication avec les autres. Lorsqu’ils s’expriment, ne nous précipitons pas à les insulter au lieu d’analyser et en mesurer les conséquences. Or, toutes ces dérives n’étaient pas nécessaires et produisent des effets réels même si certains n’en sont pas conscients. Acctuellement, il y a des sujets à propos desquels les autorités n’osent plus parler alors que les mots pour en parler venaient aisément.
Toutefois, je n’appelle pas à une mobilisation de tous les Tutsi, même si c’était pour moi nécessaire. Mais je demande à nos aînés de ne pas se prendre la tête comme les jeunes, au lieu de s’attaquer aux personnes, il faut analyser la situation pour en connaître les causes et les conséquences, avant qu’elle ne se détériore. Il faut aussi oser dire aux gouvernants qu’il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher : il ne faut pas toucher au génocide des Tutsi, il ne faut le prendre à la légère pour ne pas en permettre un autre. Ils doivent en punir les auteurs et ne doivent accepter aucune concession sans demander aux réscapés.
Avez-vous vu la démarche de Sharon en pleurs lorsqu’il est allé supplier ses congénères de quitter le territoire de Gaza ? Si les gouvernants Tutsi n’ont pas le même respect que celui de Sharon envers les siens qui habitaient la bande de Gaza en leur montrant qu’il les a expropriés à contre son gré, Kagame sera le premier Tutsi et le dernier Tutsi à gouverner la République Rwandaise. Ceci ne veut pas dire qu’ils doivent les soutenir dans l’erreur, mais ce ne sont pas les Tutsi qui sont le plus en erreur au Rwanda, ils donnent beaucoup de conseils qui sont ignorés volontairement par le Gouvernement, comme l’enfant désobéissant qui tue un oiseau non comestible.
Jean Claude[2]
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http://www.geocities.com/nikozitambirwa_ukozivuze/IBUKA-L/JeanClaudeNkubito_13octobre2005.htm(traduit du kinyarwanda par Eugène Shimamungu)
Chers amis,
Je n’ai pas été disponible sur ce forum depuis un certain temps, je voudrais saisir un petit moment pour discuter avec vous.
Aucun de vos écrits ne m’a échappé, je les lis mais je n’ai pas le temps d’y répondre. Je voudrais revenir ici sur des problèmes que nous négligeons alors qu’ils nous concernent, y compris celui des nombreux livres qui sont publiés ces derniers jours, des films, des émissions “télé-découvertes”, sans oublier les décisions du gouvernement contre les réscapés, décisions dont il va subir les conséquences.
Je commence par les publications
Les livres qui sont publiés actuellement démontent un à un les arguments utilisés par le gouvernement pour démontrer le rôle des pays étrangers notamment la France dans le génocide. Je ne pourrai faire de synthèse pour aucun de ces ouvrages en raison du manque de temps. Mais je vous demanderai de vous interroger pour un instant, parce que si le gouvernement avait commencé à montrer du doigt les vrais meurtriers, ceux-là même qui nous ont pourchassés sur les collines, qui ont brûlé nos maisons et qui nous ont poursuivis dans nos refuges, personne n’aurait osé contredire le fait que les Hutu ont tué les Tutsi. Bien évidemment si les Tutsi eux-mêmes ne les avaient pas traités avec douceur comme pour leur dire « ce n’est pas grave », ou « on ne pourrait pas punir tout le monde » ou encore « les réscapés ne veulent pas que les Hutu participent au gouvernement, c’est la raison pour laquelle ils les accusent de génocide à tout moment » (comme s’ils ne l’avaient pas fait). Je pense aujourd’hui qu’il n’y aurait pas à se plaindre de l’insécurité si le Hutu qui n’a pas pu tuer en raison de maladie ou de son absence, avait peur, au simple souvenir de ce que ses congénères ont fait à son voisin Tutsi.
Qui a tué les Tutsi ?
Les Tutsi ont été tués par leurs voisins Hutu. Ceux qui avaient la chance d’avoir le pouvoir, ils l’ont utilisé. Ils ont arrêté leur travail pour exterminer les Tutsi. C’est pourquoi le gouvernement n’a aucune raison de contester l’existence des ethnies au Rwanda, parce que c’est ainsi nier le génocide. Si le gouvernement avait le courage de le dire haut et fort, Makuza ne devrait pas prendre le chemin de l’exil pour cela parce qu’il sait que la vérité n’interdit pas la fréquentation. Néanmoins ceci devrait servir pour lui de garde-fou afin qu’il fasse attention dans l’utilisation de toutes ces terminologies qu’il crée pour faire oublier le génocide commis contre les Tutsi au vu de tout le monde. Par ailleurs, dire que le problème ethnique n’existe pas dans le pays c’est passer sous silence un problème qui peut resurgir. Les Hutus prennent pour eux-mêmes tous les problèmes qu’ils partagent avec les autres citoyens, prétendant qu’ils sont ainsi persécutés parce qu’ils sont Hutu. Ignorer ce problème c’est comme sauter dans la rivière les yeux fermés. Ce qui me fait encore peur c’est cette facilité avec laquelle les Hutus acceptent tout ce qu’on leur dit. Or nous savons qu’ils n’y croient d’aucune façon. Ils le font mais ils savent que la marmite ne cuit pas par l’intensité du feu mais par la force du temps[1].
Je donnerai seulement deux exemples :
Dernièrement, lors de lacomparution du Père Theunis, les témoins à charge et à décharge parlaient dans un micro tenu par Bernardin Ndashimye, calme comme s’il n’était pas là, alors qu’il connaît très bien l’accusé avec qui il a fondé la radio Amahoro. Notez bien que de mon côté, le fait d’avoir fondé la radio Amahoro ou un autre media, n’est pas un acte répréhensible, le délit c’est ce pourquoi il est utilisé, c’est ce qu’il diffuse.
Le lendemain, l’Ambassadeur Joseph Bonesha, ici à Bruxelles, a lui-même accusé le Père Theunis à la RTBF au vu de nous tous, alors qu’ils ont créé ensemble l’ADL. Ils se connaissaient donc très bien. J’ai attendu qu’il dise la moindre chose qu’il connaît de lui en vain, il a plutôt indiqué que ce qui se disait au Rwanda, ceux qui le disaient étaient ses élèves et ceux qui ont travaillé avec lui. Vous savez très bien qu’il y en a qui l’ont accusé sans le connaître. Je me suis abstenu de dire qu’à un autre journaliste qu’il connaît, Joseph Bonesha a tenu un tout autre discours différent de celui de la télévision. Il a dit que tout était devenu mystère au Rwanda, que tout le monde est candidat à la prison. J’en connais d’autres avec le même genre de problèmes.
Lorsque l’on revient sur la mobilisation en faveur de la libération du Père Theunis au parlement européen et au sein des partis politiques ici à Bruxelles, on retrouve les amis intimes de ces deux-là dont j’ai parlé ainsi que leurs familles, cela montre qu’il y a un discours public, et un discours privé. Les Hutu savent aujourd’hui différencier ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas. Il apparaît qu’ils ont un plan alors que nous les croyons en débandade, ou qu’ils se satisfont de très peu pour très peu de temps (dire que tout est bien, dans le bon chemin). Pour le long terme ils planifient à partir des connivences dans les nombreux contacts qu’ils entretiennent.
Un autre sujet à propos duquel nous ne disons rien ce sont les charniers du Congo en 1996. Le journaliste qui en a parlé en premier lieu est encore celui de la RTBF. Ce n’est pas lui qui a exhumé les charniers, il y est allé, les corps ont été exhumé en sa présence. Ce sont les seules infos qui ont servi depuis qu’il y est allé.
Pour qu’un journaliste se rende dans la région des Grands Lacs sans accompagner un homme politique, il faut de longues démarches qui ne peuvent se faire à tout hasard. Ça se prépare pendant un mois au minimum. Et ce n’est pas par hasard que ces corps ont été montrés dès que l’on avait donné un ultimatum aux interahamwe de quitter le Congo. Ces manoeuvres visent à montrer que les Hutu ont tué les Tutsi en 1994 et que les Tutsi les ont poursuivis pour les massacrer jusqu’au Congo. Maintenant ils ne disent plus qu’il s’agit d’un match nul, mais que 1+1=2. Ce n’est pas le système FPR qu’ils mettent en cause mais bel et bien les Tutsi. Il faudra lire dès que vous en trouvez le temps les écrits d’un certain Boniface Rutayisire, vous constaterez qu’il s’agit d’un programme à long terme.
Je vous invite à y réfléchir. Des fois nous dormons sur nos lauriers en se disant que nous avons gagné. Ce n’est pas vrai. Un Tutsi qui s’oppose au pouvoir de Kigali proteste contre l’injustice par-ci par-là, d’hier d’aujourd’hui ou de demain, il proteste contre la libération des interahamwe au grand plaisir des gens comme Businge selon qui Ibuka ne devrait pas s’inquiéter. Or si les interahamwe devaient encore massacrer des gens, ils commenceraient par ses propres frères. Il (le Tutsi opposant) proteste contre l’état de dénuement des survivants, effrayé par le fait que le bétail de ces vieillards du Mutara sera décharné en raison du manque d’eau, etc. Ce Tutsi là veut que les choses changent, que le Tutsi arrête de tuer un Tutsi, de pousser un autre Tutsi à l’exil, de se moquer du Tutsi réfugié sous prétexte que c’est un réfugié économique comme si la pauvreté n’était pas un problème politique. Il voudrait qu’il y ait des garde-fous pour éviter l’extermination parce qu’les Hutus ont encore la force de tuer. C’est pourquoi les Hutu ne s’enrôlent pas dans les partis politiques fondés par des Tutsi, ils n’ont pas les mêmes objectifs. Les Tutsi qui contestent les agissements du gouvernement veulent simplement que les choses changent avec ou sans Kagame mais sans perdre l’armée composée des nôtres. Ce n’était pas nécessaire que Ruzibiza, Ntashamaje, Ruyenzi, ou même Furuma, Rukimbira, d’autres officiers et même les enfants soldats soient obligés de prendre furtivement le chemin de l’exil. Je ne veux rien dire à propos de ceux dont certains participent à ce forum, qui se sont sacrifiés, mais qui par la suite ont été obligés de s’exiler dare-dare comme des malfaiteurs. Combattez cette mauvaise habitude de haïr les vôtres. Et pour vous amuser, vous devez apprendre que toutes les énergies des services de renseignements rwandais sont canalisées plus sur les Tutsi que sur les Hutu.
Le plan des Hutu
Le refrain est le même pour Makuza comme pour Kinyogote de Nyamutera : « le pouvoir Tutsi va nous exterminer »… « ils ne pourront jamais s’arrêter » Ce qui suit généralement ce genre de propos, vous le savez, c’est prendre la machette. Mais comme ce n’est pas si facile aujourd’hui pour eux, ils préfèrent rouspetter en silence, celui qui a des sous comme Mporanyi, va aider ses proches à acheter tous les immeubles possibles du quartier Kiyovu, celui qui se trouve en Europe va alerter les Blancs contre le risque d’extermination. A titre d’exemple ici en Belgique on a délivré 1701 titres de statuts de réfugiés pour moins de 100 Tutsi. Les Hutu ont donc un plan à long terme bien établi. Certains croient qu’ils se moquent entre eux de ceux qui collaborent avec le régime. Ce n’est pas vrai. Ils en sont ravis, parce qu’ils reçoivent des informations quotidiennes, ils surveillent leurs biens immobiliers etc. L’exemple que je pourrais vous donner est celui d’Anastase Munyandekwe du FDLR et du MDR Power, un proche parent de Makuza. Les maisons de Munyandekwe sont en location au Rwanda, des loyers lui sont payés.
S’il y’en a qui se souviennent du parti « Itara », il a pris naissance clandestinement lorsque tout le monde a commencé à être au courant, il a disparu.
Une autre stratégie utilisée aujourd’hui est celle de ne plus mettre les suspects du génocide en avant dans la politique des Hutu. Ceux qui se manifestent sont ceux qui n’ont rien à se reprocher et au besoin ceux-ci accusent leurs congénères d’avoir soutenu le génocide. En acceptant le génocide, ils mettent ainsi les pieds dans les pas des Burundais qui ont pu amadouer le gouvernement Buyoya pour parvenir à leurs fins. Cette leçon leur a été donnée par leurs conseillers basés surtout au Pays Bas, en Allemagne et en Belgique. Aujourd’hui, ce sont les jeunes qui sont mis en contact avec les Ambassades, pour approcher toute autorité en provenance de Kigali surtout ceux qui dirigent les renseignements pour leur soutirer des secrets qu’ils se passent entre eux, parfois ils n’hésitent pas à rentrer au Rwanda. Ça m’a fait rigoler de constater que Twagiramungu est aujourd’hui l’ami intime d’Agathe Kanziga. Ça ne doit pas vous étonner c’est vrai. Mais en même temps, cela se comprend, le MDR et le MRND s’accordaient sur plusieurs points. Kanziga est la marraine des enfants de Bagaragaza, le fils de Bagargaza est le gendre d’idi Amin, Idi Amin est Ambassadeur du Rwanda à Paris, et c’est à Paris que vit Agathe Kanziga. De même Bonesha est le gendre de Bagaragaza. Donc le système en place les aide aussi, ils se voient souvent entre parents proches et font de la politique cette fois-ci avec des services de renseignement du système FPR.
A quoi servent nos aînés ?
Nos aînés ont plus que nous de l’expérience, ils devraient oser dire à Kagame la vérité, demader audience pour lui dire clairement que s’il ne fait pas attention, il ne sera pas le seul à périr, mais que tous les Tutsi seront exterminés. Vous ne pourrez me donner aucune raison convaincante pour laquelle ce gouvernement a assassiné Assiel Kabera. Je n’ai pas peur de le dire parce qu’il est clair que ce ne sont pas les interahamwe qui sont venus l’assassiner dans sa résidence près de la Présidence. Les promesses d’enquête sont restées lettre morte… Il n’y a aucune raison apparente pour laquelle Sebarenzi a été malmené par ce gouvernement avec l’aide des Hutu par ailleurs, raison pour laquelle d’inombrables gens ont pris le chemin de l’exil abadonnant famille et travail alors qu’ils entendaient servir le pays. Il n’y a aucune raison apparente, ils devraient d’ailleurs demander pardon pour cela parce qu’ils ont trahi en s’attaquant à ceux qui ne les combattaient pas. Ils ne vont pas les morts, mais ils pourraient ainsi les réhabiliter s’ils acceptent d’approcher leurs familles (les familles des victimes), savoir leur parler avec franchise. Ils constateront qu’il n’y avait aucun différend même si les gens ont été tués. S’ils se confessent auprès des victimes, le pardon sera donné. On ne garde pas rancune pour un proche parent. Si cela n’est pas fait, les victimes du gouvernement seront poussés à la vendetta. La haine est mauvaise conseillère, elle peut vous conduire à supprimer votre descendance.
Je reproche au gouvernement de se fier à ses soi-disant sponsors qui empêchent toute solidarité entre les Tutsi, ceux au gouvernement et les autres, alors que le gouvernement attend que tous les Tutsi soient solidaires de leur action sans manifester aucune solidarité en retour. Comment par exemple direz-vous ! Ne pas libérer les tueurs comme s’ils n’avaient rien fait, ne pas donner ensuite la parole aux gens comme Businge pour narguer Ibuka alors qu’ils en auront peut-être besoin plus tard. Je sais très bien qu’ils en auront besoin, je ne reviens pas sur les propos de cet ancien qui a dit que l’Etat n’aura pas besoin d’Ibuka et je ne fais pas trop de commentaires parce que tout le monde le comprend. Il y a beaucoup d’autres choses que les gens négligent, nous également on s’en moque, ou considérons que cela ne veut rien dire. Quelqu’un pourrait me dire pourquoi le Tutsi qui n’a pas fui le régime de Kayibanda, qui a vécu également sous le régime de Habyarimana, a essayé de survivre sous le régime du FPR mais n’a pas pu au point de prendre le chemin de l’exil à un âge avancé ? Parmi nous il y a des vieux qui prennent le chemin de l’exil aujourd’hui alors qu’ils ont tout fait pour donner aux jeunes des conseils qui deviennent plutôt l’objet de persécutions et des raisons d’exil.
J’ai commencé ce propos en posant la question : « qui a tué les Tutsi ?» Les Tutsi ont été tué par les Hutu. Le Blanc qui a porté de l’aide à été sollicité par les Hutu qui ne lui ont peut-être pas expliqué leurs objectifs. Ils lui ont demandé des machettes et de l’argent, ce sont les Hutu qui ont massacré les Tutsi à la machette. Si le FPR ne voit pas les choses de cette façon, s’il souhaite que les Tutsi ne parlent pas avec les Hutu alors qu’il relâche facilement ceux qui ont massacré les Tutsi, je reprendrai les propos désapprouvés de Bizimungu : les Hutu massacreront encore les Tutsi parce qu’on leur en a donné les moyens, au lieu de porter des accusations contre les Blancs, accusons le gouvernement d’avoir donné aux Hutu toutes les capacités de tuer les Tutsi encore une fois par les moyens de l’Etat.
Rien n’est encore perdu
Actuellement, sauf pour les insouciants, il y a des problèmes fondamentaux. Le premier problème c’est celui de la lutte des réscapés en ce qui concerne la mémoire du génocide, la seule raison d’être de ce gouvernement. Tout le monde accepte les agissements de ce gouvernement parce que c’est lui qui a rempalcé celui qui commis le génocide. Mais le jour où tout le monde va constater que le discours du gouvernement diffère de celui des victimes, il sera difficile au gouvernement de disposer d’une marge de manoeuvre dans la gestion de l’après-génocide. J’en vois souvent qui sursautent lorsque Ruzibiza parle (même s’il ment), lors du passage de Kagiraneza au Sénat (même s’il exagère) et j’en passe. Au lieu de les insulter haut et fort, nous devrions examiner les causes qui les ont poussé à dire ce genre de choses. Nous tous, je dis bien nous tous, nous avons des choses à dire mais que nous ne pouvons dire parce que dans notre collaboration avec le système, la blessure n’a pas été assez profonde. Mais il y en a qui ont été blessés profondément et qui ont perdu toute communication avec les autres. Lorsqu’ils s’expriment, ne nous précipitons pas à les insulter au lieu d’analyser et en mesurer les conséquences. Or, toutes ces dérives n’étaient pas nécessaires et produisent des effets réels même si certains n’en sont pas conscients. Acctuellement, il y a des sujets à propos desquels les autorités n’osent plus parler alors que les mots pour en parler venaient aisément.
Toutefois, je n’appelle pas à une mobilisation de tous les Tutsi, même si c’était pour moi nécessaire. Mais je demande à nos aînés de ne pas se prendre la tête comme les jeunes, au lieu de s’attaquer aux personnes, il faut analyser la situation pour en connaître les causes et les conséquences, avant qu’elle ne se détériore. Il faut aussi oser dire aux gouvernants qu’il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher : il ne faut pas toucher au génocide des Tutsi, il ne faut le prendre à la légère pour ne pas en permettre un autre. Ils doivent en punir les auteurs et ne doivent accepter aucune concession sans demander aux réscapés.
Avez-vous vu la démarche de Sharon en pleurs lorsqu’il est allé supplier ses congénères de quitter le territoire de Gaza ? Si les gouvernants Tutsi n’ont pas le même respect que celui de Sharon envers les siens qui habitaient la bande de Gaza en leur montrant qu’il les a expropriés à contre son gré, Kagame sera le premier Tutsi et le dernier Tutsi à gouverner la République Rwandaise. Ceci ne veut pas dire qu’ils doivent les soutenir dans l’erreur, mais ce ne sont pas les Tutsi qui sont le plus en erreur au Rwanda, ils donnent beaucoup de conseils qui sont ignorés volontairement par le Gouvernement, comme l’enfant désobéissant qui tue un oiseau non comestible.
Jean Claude[2]
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http://www.geocities.com/nikozitambirwa_ukozivuze/IBUKA-L/JeanClaude_Nkubito_13102005.htm
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.
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"L'homme, à mon avis, se perfectionne par la confiance. Par la confiance seulement. Jamais le contraire." (Mustafaj)******************************************************************
[1] Le proverbe kinyarwanda que l’auteur a sans doute voulu citer est celui-ci: “Inkono ntihira ikibatsi ihira ikibaliro” selon la traduction de Crépeau-Bizimana (proverbe n°1652) “La marmite ne cuit pas grâce à un brasier, elle cuit grâce au temps” = Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage”
[2] ----- Original Message -----
From: Jean-Claude Nkubito
Date: Thu Oct 13, 2005 9:25 am
Subject: Où allons nous? ( ce que je pense)
nkubitojc@... Send Email
Bavandimwe,
Maze iminsi ntaboneka ku rubuga, none nagiraga ngo niyibe gato twongere tuganire.
Inyandiko zanyu zo ariko ntizincika, ndazisoma gusa nkabura umwanya wo kuzisubiza. Aha ariko ndagira ngo ngaruke ku bibazo kenshi na kenshi twirengagiza kandi bitureba, birimo ibitabo bitabarika bisohoka muri iyi minsi, amafilimi, ndetse n'ibyo bamwe bita découvertes zinyuzwa ku ma TV muri ibi bihe, tutibagiwe na bimwe mu byemezo leta ifata bibangamiye abarokotse ariko na yo bikazayigaruka.
Ndahera ku bitabo
Ibitabo biriho bisohoka ubu birasenya imwe ku yindi ingingo leta yagiye ikoresha ngo yerekane uruhare amahanga cyane cyane u Bufaransa bwagize mu itsembabwoko. Sindi bugire na kimwe nkorera synthèse kubera umwanya muto, ariko ndabahamagarira kwibaza gato, kuko iyo mbere na mbere leta itunga agatoki abicanyi nyabo, bamwe baduhize ku misozi bakadusenyera bakadutwikira bakadutera aho twahungiye, nta n'umwe wari kuzatinyuka kuyivuguruza kuko abahutu bishe abatutsi, ariko iyo abatutsi bataza ngo bababembereze ngo ce n'est pas grave, ngo nta wabahana ngo abarangize muri benshi cyangwa ngo aba rescapés ntibashaka ko abahutu bajya mu butegetsi none barabashinja génocide à tout moment ( comme si batayikoze), ubu ntekereza ko n'ibyo bita umutekano muke bitajyaga no kuzabaho kuko n'umuhutu warokotse kwica kuko yari arwaye cyangwa adahari, yari kuzajya areba umututsi baturanye akibuka ibyo bene wabo bamukoreye agahora afite ubwoba.
Ni nde wishe abatutsi?
Abatutsi bishwe n'abaturanyi babo b'abahutu, abo bahutu kandi bagize n'amahirwe baba bafite ubutegetsi barabukoresha bahagarika akazi barabica babamaraho. Aha ni ho numva nta mpamvu n'imwe leta igomba kugira yo guhakana ko amoko ariho mu Rwanda kuko ari uguhakana génocide. Ibyo let itinyutse ikabyatura, ntibyatuma Makuza ahunga kubera ko azi neza ko ukuri kutica umutumirano. nyamara ariko byatuma yibuka akajya yigengesera muri ziriya terminologies ahora ahimba ngo yibagize itsembabwoko ryakorewe abatutsi izuba riva. Ikindi na none kuvuga ko nta kibazo cy'amoko kiri mu gihugu ni ukwirengagiza ikibazo kizatugaruka, kuko niba leta inatera abatutsi ikinya cyo kubabwira ko nta moko ariho, abahutu bo bafata umwanya uhagije wo gufata ibibazo byose basangiye n'abandi baturage bakabyitirira ibyabo gusa, ko barengana nk'abahutu. Ni nayo mpamvu guhumiriza ntitubirebe directement ari ukwishora mu ruzi dupfutse mu maso. Ikindi kintera ubwoba muri iki gihe ni uburyo abahutu basa n'aboroshye mu kuyoboka ibyo basabwa. Or tuzi ko batabyemera habe na mba. Barabikora kuko bazi ko inkono ihira igihe idahira ikibariro.
Ingero ntanga ni ebyiri gusa:
Ejo bundi padiri teunis aburana, abamushinja n'abamuvugira bafatirwaga mikoro na Bernardin Ndashimye, wigize uw'ejo, calme, kandi nyamara aziranye n'uregwa cyane kuko mu byo babarega harimo radiyo amahoro bashinganye. Notez biene que ku giti cyanjye gushinga radiyo Amahoro cyangwa ikindi gitangazamakuru atari icyaha, icyaha ni uburyo ikoreshwa n'ibyo ivuga.
Bwarakeye ambassadeur Bonesha Joseph uri hano i Buruseli ashinja na we Teunis kuri RTBF twese tureba, kandi twese tuzi ko bashinganye ADL donc baziranye neza. Narindiriye ko we hari icyo amuvugaho amuziho ndaheba, atangaza ko ibyavugiwe i Rwanda ababivuze ari abo yigishije n'abo bakoranye, kandi mwese muzi ko hari n'abamushinje batamuzi. Nirinze kuvuga ko nyuma yaho kuri téléphone Bonesha yaje kuvugana n'undi munyamakuru baziranye ngo akamubwira un autre discours itandukanye n'iyo kuri TV amubwira ko ibyo mu Rwanda noneho bije kuyoberana, ko buri wese ari candidat à la prison.Hari n'abandi nzi mu bibazo nk'ibi.
Nyamara iyo usubiye inyuma ukareba abakora mobilisation y'ifungurwa rya Teunis muri parlement européen no mu mashyaka ya hano mu Bubiligi, ubonamo na none amacuti magara ya bariya bombi navuze ndetse n'imiryango yabo, byerekana ko hariho disikuru yo mu ruhame na disikuru yo mu bwihisho. Abahutu rero ubu bazi ikigize icyo gitwaye n'ikitagize icyo gitwaye, bigaragara ko bafite gahunda contrairement y'ibyo twibwira ngo bari en débandade, batungwa n'ibigaragara inyuma pour un petit moment( kuvuga ko byose ari byiza, bitunganye), et pour le long terme bagapangisha ibyo bo baziranyeho mu ma contacts menshi bafite.
Ikindi ngarukaho dusa n'abicecekeraho ni iriya mirambo igaragara muri Congo yo muri 1996. Umunyamakuru wabivuze bwa mbere, ni uwa RTBF na none. Si we wayitaburuye, ariko yarahajyiye, bayitaburura ahari. Ni na yo makuru yonyine yakoze muri Kongo kuva aho agiriyeyo.
Kugira ngo umunyamakuru ajye muri grands lacs nta mutegetsi bajyanye, ari uwa TV ya leta, bisaba démarches ndende zitabaho par hasard. Bitegurwa nibura mbere ho ukwezi. Et ce n'est pas par hasard ko imirambo yerekanywe bakivuga Ultamatum yo kwirukana interahamwe muri Kongo. Abari muri izi manoeuvres icyo bagamije ni ukwerekana ko abahutu bishe abatutsi mu Rwanda muri 1994, abatutsi na bo bakabakurikira muri Congo kubicirayo. Ubu noneho ntibakivuga ko ari match nul, baravuga ngo 1+1=2. Ce n'est pas le système FPR qu'il mettent en cause mais bel et bien les Tutsi. Uzabona umwanya azajye asoma inyandiko za Bonifasi Rutayisire azabonamo tout un programme.
Aha ndavuga ngo tubitekerezeho kuko hari ubwo twibwira ko twashyikiriye, twicaje yombi kandi si byo. Or, ikigaragara ni uko iyo umututsi arwanije ubutegetsi bw'i Kigali, aba yamagana akarengane ka hato na hato ka none n'ejo hashize, yamagana uburyo interahamwe zifungurwa ba Businge baseka ngo Ibuka ntikabazwe uko ibibona nk'aho ejo nizica zitazahera ku bavandimwe babo. Aba yamagana uburyo abarokotse banamye ku gasi nta n'urwara rwo kwishima, atewe ubwoba n'uko bariya basaza basigaye mu Mutara ejo ejo bundi inka zabo zizaba zahindutse imyite kubera kubura amazi, n'ibindi. Uwo mututsi aba yifuza ko ibintu bihinduka, umututsi akarekeraho kwica undi mututsi, akarekera aho kumwangaza ngo ajye yirirwa amucyurira ngo yahunze ubukene nk'aho cyo atari ikibazo cya politiki, aba yifuza ko hajyaho imyitangirizwa ( des garde fous) ngo ejo ejo bundi abahutu batongera kutumara kuko kwica baracyabifitiye imbaraga. Ni yo mpamvu amashyaka y'abatutsi usanga abahutu batayayoboka cyane, barayitaza kuko batifuza bimwe, kuko abatutsi barwanya imigirire y'iriya leta bifuza ko ibintu byahinduka avec ou sans Kagame ariko tutabuze byose ngo na kiriya gisirikare cyapfaga kuba kirimo bene wacu tutakibura. Nkunze kubona Miheto ari we wandika kenshi ati FPR kuki ipfusha imbaraga ubusa? Ntibyari ngombwa ko Ruzibiza, Ntashamaje, Ruyenzi, même na Furuma, Rukimbira n'abandi ba officiers ndetse na ba kadogo bahunga "kienyeji" wa mugani. Ntacyo mvuze kuri abo bose bamwe tunahuriye kuri uru rubuga, bitanze uko bashoboye kose ariko bakava mu gihugu kibuno mpa amaguru nk'abagome. Muzarwanye ingeso yanga ababo. Et pour vous amuser, nababwira ko ubu énergies za renseignements z'u rwanda ari orientées ku batutsi kurusha abahutu!!!
Gahunda y'abahutu
Guhera kuri Makuza kugera kuri Kinyogote wo muri Nyamutera, agahinda ni kamwe mu bahutu ni "ingoma y'abatutsi iratumaze". Igikurikira iyo mvugo y'"akabo ntikazashira" murakizi, ubusanzwe ni ugufata umuhoro. Mais comme ubu bitaboroheye, bahitamo kuvugira mu matamatama, ufite inoti nka Mporanyi agafasha bene wabo kugura amazu bashoboye yose mu Kiyovu, uri i Burayi akababwirira abazungu ko abatutsi babamazeho, et à titre d'exemple, umwaka ushize hano mu Bubiligi batanze statut de réfugié 1701 harimo 983 z'abanyarwanda kandi nta n'abatutsi ijana barimo. Abahutu rero bafite gahunda ikomeye. Ibi bamwe birirwa bavuga ngo hagati yabo baseka abayobotse si byo, barabashima kuko babaha amakuru y'ibiba buri munsi, babagarurira amazu yabo n'ibindi. Urugero nabaha ni nk'urwa Anastase Munyandekwa wo muri FDLR na MDR pawa akaba mwene wabo na Makuza. Amazu ya Munyandekwe arayakodesha mu Rwanda, amafaranga bakayamwoherereza.
Niba hari uwibuka iby'Itara ry'umwaka ushize cyangwa ibiri ishize ngira ngo azi ko ryavutse bucece, bakaricana bucece, rikaka bakarizimya ryatangiye gukwiza urumuri.
Indi stratégie iriho, ubu ni uko abakekwaho génocide batagishyirwa imbere muri politiki y'abahutu. Higaragaza abadafite ibyo baregwa, byaba na ngombwa bakerekana ko bashwanye na bagenzi babo kuko bashyigikiye génocide. Muri uko kwemera génocide, baba bagera ikirenge mu cy'abarundi bari ku butegetsi ubu, bashoboye kugenza leta ya Buyoya buhoro ngo bagere ku cyo bifuza. Kandi iryo somo barihawe n'ababagira inama biganje mu buholandi, mu budage no mu Bubiligi. Ubu rero bafata abakiri bato bakegera ambassades zibegereye, bakajya babonana n'umutegetsi wese uvuye i Kigali cyane cyane ab'iperereza, bamara kunyurwa bakajya babavungurira ku mabanga, bakihutira kuyabwirana bucece, ubundi ukumva ngo umwe yatashye. Urugero rwansekeje vuba aha ni ukubona ubu Twagiramungu asigaye ari incuti magara ya Agatha Kanziga! Ntibibatangaze ni byo. Mais en même temps, birumvikana kuko MDR na MRND byari bisangiye utuntu twinshi. Uzasanga Kanziga nyine yarabyaye abana bo kwa Bagaragaza muri Batisimu, usange umuhungu wa Bagaragaza ari umukwe wa Idi Amini, usange Idi Amini ari ambassadeur w'u Rwanda i Paris, usange Kanziga ari ho atuye. Ndetse na Bonesha usange ari umukwe wo mwa ba Bagaragaza. Donc le système en place les aide aussi et ils se voient souvent, n'abo bose barabonana bya kivandimwe ariko na ka politiki bakagakora avec cette fois-ci des informations données par des services de renseignement du système FPR.
Abakuru muri twe bamaze iki?
Abaturusha imyaka babonye byinshi kuturusha, bagombye gutinyuka kubwiza Kagame ukuri, bakamusaba audience bakamwerurira ko narangara atazapfa wenyine azajyana n'abatutsi aho bava bakagera. Nta kintu na gito kigaragara wambwira iriya leta yabonyemo impamvu yo kwica Assieli Kabera kuko uyu we ndumva nta ngingimira mfite zo kubivuga uko bigaragara kuko atari interahamwe zaje kumwica munsi ya présidence aho yari atuye. Uzarebe n'iperereza batwijeje twarategereje turaheba... Nta mpamvu nzi igaragara yatumye iriya leta ivundaguza Sebarenzi imuteje abahutu d'ailleurs, ngo itume abantu batabarika bahunga igihugu bataye imiryango yabo n'imirimo yabo bakundaga kandi bumva bashaga gukorera igihugu. Comme nta n'impamvu igaragara yabiteye, bakwiye kwatura bakabisabira imbabazi kuko barahemutse bahohotera abatabarwanyaga. Ntibazazura uwo bishe na none, ariko nibura bazaba bamusubije icyubahiro nibemera kwegera umuryango ( imiryango y'abishwe), bakavugana bakaganira batabeshyana bagasanga barapfaga ubusa n'ubwo byamaze guhitana abantu. Uwo bashohesheje kubera amaherere nibamwigayaho azabumva nta wubikiria uwabo inzika. Nibitaba ibyo, bamwe mu bahemukiwe na leta bazaba " tubiburire rimwe", " na nyina w'undi apfusha agahungu" n'ibindi, umujinya burya uba mubi utuma umuntu anikora mu nda.
Icyo nenga na none leta, ni uko abibwira ko bayishyigikiye babwira abatutsi bamagana imikorere yabo ngo bagire solidarité n'abandi batutsi bari muri leta n'ibikorwa bayikoramo bibangamiye abatutsi muri rusange, ariko leta yo ikifuza ko abatutsi bayibera solidaires yo ntibe solidaire wabo. Muti gute? Ntizafungure abicanyi nk'aho ntacyo bivuze par exemple, ngo nirangiza ihe abantu nak Businge ijambo basuzugure Ibuka kandi uburi kera na bo bazayikenera. ndabizi neza bazayikenera, singaruka ku bya wa musaza wavuze ngo leta ntiteze gukenera Ibuka et je ne fais pas trop de commentaires kuko buri wese arabyumva neza ndetse. Hari n'ibindi byinshi abantu barangarana tukabisekaaa, cyangwa tukumva ntacyo bitubwiye. hari umuntu wambwira ukuntu umututsi adahunga Kyaibanda, agahanyanyaza akaba no ku ngoma ya habyarimana, iya FPR yaza akagoragoza kugeza ubwo bimunaniye agahunga akuze? Muzi ko muri twe harimo abasaza bahunga ubu kandi ntako batagerageje kugira ngo bagire abakiri bato inama aho kuzumva bakazibatotezamo bakabacira ishyanga?
Natangiye mvuga nti ni nde wishe abatutsi? Abatutsi bishwe n'abahutu. N'umuzungu wafashije abahutu yabitewe n'uko babimusabye, bashobora no kuba bataramubwiye icyo bagamije, bakamwisabira imipanga n'amafaranga, n'agatsinda abahutu ni bo batemaguye abatutsi. Niba rero FPR itabonye ko ikibazo kimeze gutyo, ikifuza ko umututsi uyirwanya atavugana n'abahutu ariko yo ikirirwa ibarekura baramaze abatutsi, nsubiye mu magambo yavuzwe na Bizimungu bakamwamagana, abahutu bazongera bice abatutsi kandi kubera ko babibahereye uburyo, maze aho kugira ngo noneho dushinje abazungu, dushinje leta kuba yarasubije abahutu imbaraga zose ngo babashe kwica abatutsi bakoresheje na none les moyens d'Etat.
Nyamara nta rirarenga
Aho ibintu bigeze ubu, uretse indangare ibibazo birahari kandi ni ibibazo fondamentaux. Icya mbere ni uko urugamba rw'abarokotse ku birebana na mémoire runyuranye n'urwa leta, kandi mémoire ya génocide iri muri raison d'être y'iriya leta. Ubu abantu benshi bashobora kwihanganira agissements nyinshi mu za leta kuko bazi ko ari leta yasimbuye iyakoze génocide. Umunsi ariko byagaragaye ko langage y'abategetsi n'iy'abiciwe zihabanye, baizagora leta kugira marge de manoeuvre muri gestion ya après génocide. Nkunze kubona hari abahita basimbukira hejuru iyo Ruzibiza avuze ( n'ubwo yaba abeshya), kagiraneza aciye muri Sénat ( n'ubwo yaba akabije) n'ibindi. Nyamara aho kubatukira hejuru, twagombye kureba impamvu bageze aho bavuga biriya. Twese, je dis bien twese dufite ibyo twavuga ariko tutavuga kubere ko mu mikorere yacu na système blessure yabayemo ifite aho itarenze. Ariko hari abafite des blessures très profondes kandi banabuze communication n'abandi. Nibagira icyo bavuga tukihutira gutuka abavuze aho gusesengura ibyo bavuze ntituzamenya aho bizagarukira. Or, izo dérives zose ntizari ngombwa, kandi zigira effet n'ubwo bamwe badakanura ngo babone. Ubu n'abategetsi ubwabo hari sujet batinya kuvugaho kandi ubundi les mots pour en parler zarazaga aisément.
na none, simpamagaye ngo habeho rassemblement y'abatutsi n'ubwo ku bwanjye yari ikenewe. Ariko, ndasaba abakuru baturimo kudashyuha imitwe nk'abato, aho gusamira abantu hejuru, bajye basesengura situation bamenye imvo n'ingira y'ibintu bitaraba bibi. kandi batinyuke babwire abategetsi ko hari ibitnu bidakorwaho: il faut pas toucher au génocide des tutsi, ntibakayikinishe bitazakurura indi. bazayihane kandi ntibakayigireho concession batabajije abayirokotse.
Hari uwaba yarabonye amarira Sharon yarize ajyiye kwingingira ubwoko bwe kuva mu ntara ya Gaza? Niba abategetsi b'abatutsi batagiriye abatutsi bene wabo icyubahiro nka kiriya cya Sharon imbere ya bene wabo bari batuye mu ntara ya gaza aho yaberetse ko abirukanye atabishaka, Kagame azaba abaye umututsi wa mbere n'uwa nyuma utegetse Repubulika y'u Rwanda . Ibyo ntibivuze ko bagomba kubashyigikira mu makosa, ariko abatutsi si bo banya makosa menshi mu Rwanda, bagira n'ibitekerezo byinshi baha leta ikabyirengagiza nkana, aka wa mwana utabwirwa wica inyoni itaribwa.
Jean Claude
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.
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