Sunday, November 13, 2005

Ce que pense le Dr. Joseph Twahirwa aka Sema Kweli de Murayi Habimana aka Nikozitambirwa

« Murayi Ildephonse et Ngabo Charles.

Ce n’est pas dans nos habitudes d’émettre des avis sur les personnalités car, en grec on dit "me krinete hina me kritete " (ne jugez pas afin de ne pas être jugé). Cependant nous avons été surpris par les attaques du Sieur Ngabo Charles vis-à-vis de Maître Murayi Ildephonse, d’autant plus que selon les écrits habituels et constants de M.I., ce dernier nous semblait être un homme intelligent avec le sens de la mesure. Il n'est pas aveuglément pour, ni aveuglément contre. Il nous a donné l’impression d’être un homme libre.

Au-delà des impressions, nous nous sommes permis de faire une petite expertise à son sujet. Ayant interrogé une vieille dame tutsi[1], rescapée du génocide de Gisenyi, elle répondit calmement que Murayi père fut Mwalimu[2] et un notable[3] connu dans le Bugoyi[4]. Qu’il a eu beaucoup d’enfants et que la famille Murayi était connue pour des opposants de Habyarimana. Et que s’il s’agit de celui qui fut bourgmestre à Rubavu, il était bon[5]. Interrogeant également un ami hutu intellectuel rigoureux et honnête, il m’indiqua que s’il s’agit de maître Murayi qui a quitté l’école militaire ESCAM[6] à cause des injustices[7] et qui plus tard s’orienta vers le droit, il est très bon. Un autre partenaire tutsi à la société de Sodevi dans les années 1984, avant les années 90, m’indiqua que cette personne était non seulement indépendant d’esprit mais aussi fréquentait à ce moment là autant de hutu que de tutsi sans critères et distinctions ethniques. A notre sens, si Murayi a pu rester indépendant vis-à-vis de l’expert anversois, ancien professeur de droit à Butare, c’est un oiseau rare qu’il faut féliciter. Car ce professeur a pu manipuler beaucoup de Rwandais en les mettant dans des situations graves tels que Mbonampeka Stanislas, ancien avocat et ancien ministre mais aussi Karamira F, déjà exécuté comme génocidaire[8].

Quant à Sieur Ngabo Charles, du Burundi, nous lui dirons tout simplement que aucun hutu ne nait avec une machette à la main, aucun tutsi ne nait avec imbuto pour dominer, aucun twa ne nait avec l’emblème pour amuser la galerie.

C’est le conditionnement qui transforme l’homme, c’est le système politique qui manipule les gens. C’est l’impunité qui rassure le criminel et c’est l’injustice qui engendre les frustrations, les haines et la vengeance.

S’agissant du Burundi, il existe quatre communautés: Aba ganwa, aba tutsi basanzwe (ordinaires), aba hutu, aba twa. Il y a eu toujours une certaine entente et même une complicité bien veillante entre les aba ganwa et les aba hutu au cours de l’histoire du Burundi. A l’aube de l’indépendance, Rwagasore umu ganwa doit s’appuyer essentiellement sur les ba hutu et déjouant ainsi les visés des néocolonialistes qui voulaient diviser pour régner. Il pourra mener son pays à l’indépendance dans l’unité mais il en paiera un prix fort, car il sera assassiné.

En 1972, lors des massacres sans précédents des ba hutu intellectuels et les jeunes jusqu'à 15 ans, les quelques rescapés seront sauvés par les aba ganwa et quelques condisciples tutsi. Lors de l’événement du frodebu, on remarquera encore une fois des alliances entre aba ganwa et Ndadaye.

Lors des massacres des tutsi après l’assassinat de Ndadaye, les biens des baganwa ne seront pas en général touchés en guise de reconnaissance de 1972. Au sein des batutsi du Burundi, il y a beaucoup de frustrations car, placé en sandwich entre les bahutu et les baganwa. Cette frustration sera exorcisée par l’armée où le plus illustre muhima (la plus basse échelle des tutsi) Bagaza tentera de démanteler l’institution ubu shingantahe et d’humilier le plus possible les abaganwa.

Il est fort possible que d’autres tutsi frustrés se réfugient dans la mythologie de Havila pendant que certains bahutu du Burundi en déphasage avec le temps, essaient de réitérer dans leur pays en l’an 2002 l’exploit des bahutu du Rwanda de 1959. Reste à savoir si cela rencontre la géopolitique des grands de ce monde. Rien n’est moins sur car, dans les années 60 lors des indépendances en Afrique, battait en plein la guerre est - ouest, alors qu’en l’an 2002, c’est la guerre non déclarée et réelle entre l’islam et l’occident. Hassan ngeze et ses semblables ne sont plus en odeur de sainteté face à l’occident déterminé à éradiquer le terrorisme. Par ailleurs, le génocide à petit feu et au quotidien des tutsi au Burundi, n’incite pas aux occidentaux sympathisants habituels des hutu à les approcher, de peur d’être accusés de complicité.

Sema Kweli
Ce 26 décembre 2001 »

http://users.skynet.be/wirira/amoko-2001.htm

--------------------------------------
[1] La vieille dame tutsi dont il est question est la propre mère du Dr. Joseph Twahirwa aka Sema Kweli.
[2] Mon père, un brave homme, me disait : « Ne perds jamais ton ignorance; tu ne pourras pas la remplacer » (Remarque Erich Maria Kramer)
[3] « Notaire » dans la version originale, ce qui constitue manifestement une erreur de l’auteur, mon père n’ayant jamais été notaire. Il n’a jamais (et il ne pouvait pas) combiné ses fonctions de mwalimu avec celles de notaire. Dans la suite, l’auteur a précisé qu’il voulait dire « notable » au lieu de notaire, et j’en ai pris acte.
[4] Mon père n’était pas si connu que ça ; n’exagérons rien. Comment un mwalimu ordinaire de l’école primaire peut-il être connu de tout le Bugoyi ?
[5] Cela fait chaud au cœur quand on l’entend de la bouche d’une personne innocente. « J’aime les paysans, disait Montesquieu, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers ». J’en sais gré à cette vieille maman pour son témoignage.
[6] L’auteur veut sans doute parler de l’ESM (Ecole Supérieure Militaire).
[7] Il ne s’agit là que de supputations de l’auteur. Pour ma part, je ne m’en tiens qu’à la teneur de l’attestation qui m’a été délivrée le 8 octobre 1981 et qui était ainsi libellé :

« Je soussigné, GAHIMANO Fabien, Lieutenant Colonel, Commandant de l’Ecole Supérieure Militaire, atteste par la présente que le nommé HABIMANA Ildephonse a séjourné à l’Ecole Supérieure Militaire du 05 Sep 80 au 07 Octobre 81, soit 1 an, 1 mois et 3 jours.

L’intéressé a quitté l’Ecole Supérieure Militaire pour INAPTITUDE à la formation militaire.

Fait à KIGALI, le 08 Octobre 1981
Le Commandant de l’Ecole Supérieure Militaire
GAHIMANO Fabien
Lieutenant Colonel ».

D’où l’auteur tient-il que j’aurais quitté l’Ecole Supérieure Militaire à cause des injustices ? Il est le seul à pouvoir répondre à cette question. Tout ce que je puis dire, c’est qu’il n’était pas faux de dire que j’étais « inapte » à la formation militaire. Même aujourd’hui, 24 ans après, je ne sais toujours pas marcher au pas et encore moins marquer le pas! Comment aurais-je pu faire un bon militaire ? En réalité, je n’ai jamais eu la vocation de militaire. Mais il fallait trouver une façon de quitter l’enseignement primaire où le Ministre Pierre Claver Mutemberezi voulait nous maintenir de force, pour les besoins de la réforme scolaire. L’accès à l’université nous fut complètement interdit. Il n’était pas possible, en 1980, pour un titulaire d’un diplôme d’instituteur D7, d’être admis à l’Université, à moins d’avoir un piston solide, ce que je n’avais pas. Il ne restait plus que deux portes de sortie : le Grand Séminaire de Nyakibanda ou l’Ecole Supérieure Militaire. J’optai pour celle-ci, mais l’aventure ne dura qu’1 an, 1 mois et 3 jours. Comme quoi, il ne suffisait pas d’être chef de promotion (de la 21ème, en ce qui me concerne) à l’entrée pour faire une brillante carrière militaire. Mais, il est inexact de prétendre que j’ai quitté l’Ecole Supérieure Militaire à cause des injustices.

[8] No comment. Pas de commentaire. Geen commentaar. « Dieu me garde de mes amis! Mes ennemis, je m'en charge. » (Antigone II de Macédoine). « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! » (Voltaire)
Autres textes du même auteur :

Analyses sur l'Afrique et sur le Rwanda en particulier
L'Afrique et les trois I (l'irresponsabilité, l'intolérance raciste, l'impunité)
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 25 juillet 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 1 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 3 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 4 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 7 août 2001

Introduction aux articles: Les mouvements et partis politiques (2° et 3° partie) 3/6 (par l'auteur lui-même)

Prière de lire la 2ème et la 3ème partie de mon 3ème article en attachements (deux).

Voici un texte périlleux où je risque de me faire des ennemis partout. «utakubonye ntakubara» Cependant c'est une réflexion qui me tenait à cour pour avoir connu des amis comme Ignace Ruhatana, Théo Gafaranga, Stanny Nyirinkwaya et les autres, aujourd'hui disparus. Il était important d'éclairer la jeunesse et leur transmettre le flambeau de ceux qui disent NON.

Non à la démagogie, non aux mensonges, non à la manipulation, non aux idées reçues, non aux partis politiques biberons et mafieux, non au racisme, etc.

Oui au partenariat des citoyens, créateurs et responsables.

Ce texte prépare aussi les deux autres (5ème) la stratégie d'ouverture et d'intégration des étrangers au Rwanda pour que les hutus et les tutsis cessent de vivre et de se regarder en chien de faïence (6ème) le forum des responsables urunana rw'abubatsi, une autre façon de s'en sortir, pour créer au plus vite une classe moyenne qui est le tampon entre le peuple et les politiciens.

Cependant, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement des systèmes, le pourquoi des blocages. C'est pourquoi le 4ième article est important, parlant des comparaisons meurtrières et des frustrations destructrices. Pour comprendre l'acharnement des uns, les besoins ou l'angoisse des autres et le déchirement permanent au sein et entre la communauté hutu et la communauté tutsi.

Dire à la jeunesse et au peuple rwandais qu'il n'existe qu'une majorité de pauvres et une infime minorité de riches. De refuser la manipulation des politiciens qui veulent imposer une injustice au nom de je ne sais qui. Car aucun régime n'a représenté tous les Hutu, ni tous les Tutsi. Chaque régime a travaillé pour son propre clan, sa propre mafia. C'est à dire un nombre petit de gens suçant le pays au nom des autres effectivement. Malgré tout, le pays est resté debout grâce aux héros de l'ombre, et à la débrouillardise citoyenne. (le gras est de la rédaction)
Sema Kweli ce 14 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 14 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 14 août 2001

quelques communications de qualité que voici ...
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 17 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 18 août 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, 24 août 2001

Réflexions à propos de deux articles: 1° celui qui précède et 2° celui qui suit (par l'auteur lui-même)

Cet effort de réflexions m'a conduit à une démarche et un raisonnement qui risquent peut-être de heurter plus d'un: cela fait plus de sept ans que les simples exécutants du génocide au Rwanda sont en prison. Cela fait plus de sept ans que plusieurs commanditaires de ce génocide se baladent dans le monde avec impunité grâce à leurs complices. Quelques gros poissons sont dans une prison dorée d'Arusha. Dernièrement seulement, après sept ans, Monsieur Z a été inquiété et arrêté.

Alors ces prisons au Rwanda, où sont logés, nourris, blanchis des prisonniers qui sont des seconds couteaux par la communauté internationale ne constituent-elles pas une diversion, un énorme piège? En libérant ces prisonniers au plus vite, les autorités judiciaires ne pourraient-ils pas consacrer ainsi toutes leurs énergies à rechercher et à punir les vrais commanditaires et à poursuivre leurs complices?

Ne faut-il pas que les juridictions Agacaca se fixent un délai intangible pour libérer au plus vite les simples exécutants ou pour remettre certains d'entre eux aux travaux collectifs d'intérêt publics endéans deux ans au maximum?

En vidant ces prisons, on videra un énorme abcès qui risque de polluer le Rwanda et les alentours. Sans oublier que les règlements de comptes, les erreurs de jugements ont fait mettre injustement des innocents en prison.

Comme le disait un intellectuel hutu du Sud: "au sein de la communauté hutu, même les meilleurs se sont fait prendre par cette folie collective meurtrière lors du génocide des Tutsi".

Aujourd'hui aussi, au sein de la communauté tutsi, même les meilleurs se sont enfermés dans ce piège de prison, sans s'apercevoir, ou alors trop tard, que c'est une grosse diversion mise en place par la communauté internationale et ce pour protéger les gros poissons. Cette communauté internationale impalpable et imperceptible est devenue pour certains, le cheval de Troie des complices du génocide.

Sema Kweli, ce 28 août 2001

le thème de l'homosexualité mais surtout celui de la pédophilie des missionnaires au Rwanda
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 25 août 2001
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 1er septembre 2001
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 20 octobre 2001
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 20 octobre 2001
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 15 octobre 2001
Sema KWELI, skweli@yahoo.fr, le 26 décembre 2001

Voici le premier texte de cette année 2002 en provenance de Sema KWELI, une nouvelle série qui semble déjà prometteuse

Nécessité d’une révolution culturelle et de changement de mentalité en Afrique des Grands Lacs (1ère partie)
Sema KWELI, yahoo.fr, le 09/01/2002
Sema KWELI, skewli@yahoo.fr, 28/01/02
La mauvaise gestion des ressources humaines Sema KWELI, skewli@yahoo.fr, 03/02/02
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, 11 avril 2002

La force morale
Sema Kweli, skweli@yahoo.fr, le 14 avril 2002