Pierre Pean constate avec etonnement que la journaliste du Soir Colette Braeckman s’arc-boute encore à ses carnets de reportage.
Le Journal du Mardi. Hebdomadaire. No 245. 6 décembre 2005.
pp. 15-16 : Pierre Péan répond à Colette Braeckman :
« J’attends toujours qu’on réfute les faits que j’apporte ! »
Le reportage doit laisser la place à l’Histoire.
…Je constate que Colette Braeckman s’arc-boute encore à ses carnets de reportage, pour décrire une réalité qui ne peut qu’échapper à cette forme de journalisme, et me reproche de ne pas être allé sur les lieux de l’attentat pour « observer les lieux, interroger les témoins directs », de « travailler en chambre » et de « compulser les documents fournis par les proches du président Mitterrand ».
J’assume totalement cette méthode qui me semble actuellement beaucoup plus efficace que la sienne. Onze ans après les événements, le reportage doit laisser la place à l’Histoire. Les documents permettent d’avoir une lecture plus distanciée des enchaînements qui ont conduit à la prise de pouvoir de Paul Kagame. J’ai eu accès à une masse importante de correspondances officielles, de télégrammes diplomatiques, de rapports plus ou moins confidentiels qui m’ont permis de révéler une partie de la face cachée de l’histoire rwandaise. J’attendais de Colette Braeckman une réfutation sérieuse des faits que j’apporte dans mon livre, et qui contredisent nombre de ses allégations, et notamment ses graves accusations contre la France. Je suis peiné par la faiblesse de l’argumentation de son droit de réponse.
…
A propos de l’attentat, je constate une nouvelle fois, que Colette Braeckman s’en tient encore, contre toute évidence, à ses reportages de 1994. Sur ce sujet, après avoir apporté de nombreux éléments dans mon livre, je m’efface, pour l’instant, derrière le juge Bruguière. Un jour viendra où, à partir de l’attentat du 6 avril 1994, la journaliste du Soir sera bien obligée d’entreprendre une nouvelle lecture de l’histoire de la tragédie rwandaise.
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.
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