Friday, March 19, 2021

Imana au Rwanda : Commentaire de Murayi Habimana Ildephonse au sujet de la lettre du 5 janvier 1930 de Yuhi Musinga à sa fille Musheshambugu (future Gertrude)

 Commentaire de Murayi Habimana Ildephonse au sujet de la lettre du 5 janvier 1930 de Yuhi Musinga à sa fille Musheshambugu (future Gertrude)

Murayi Habimana Ildephonse Libre-penseur

Essayons de réinventer l'eau chaude.

Dans le débat sur Imana au Rwanda qui, en 1930, a mené à une collision frontale entre Yuhi Musinga et sa fille Gertrude Musheshambugu, je, Ildephonse Murayi Habimana, ai déjà eu une collision frontale, en 2002, avec un Rwandais d'origine belge qui se fait appeler Senyanzobe Wirira Wihogora. Celui-ci se présentait comme libre-penseur et prenait, en 2002, la défense de Yuhi Musinga au moment où moi-même, usant de ma libre-pensée, prenais et prends toujours la défense de sa fille, Gertrude Musheshambugu, qui a été bannie par son père pour la seule raison d'avoir choisi la foi catholique. Un anti-catholique primaire ne peut pas se revendiquer de la libre-pensée. Confondre la libre-pensée et l'anti-catholicisme est une erreur.

On peut être anti-catholique sans être libre-penseur (exemple : 1. les Témoins de Jehovah qui sont anti-catholiques sans être libre-penseurs; 2) Monsieur Senyanzobe Wirira Wihogora).

Dans la lettre du 5 janvier 1930 que Yuhi Musinga a adressée à sa fille Musheshambugu (future Gertrude), on peut aisément remarquer que le concept Imana au Rwanda ne faisait pas seulement référence au Dieu d'en haut (comme l'appelle Yuhi Musinga), mais aussi au Dieu d'en bas (c'est-à-dire Musinga lui-même).

La suite fut dramatique pour Yuhi Musinga : il a tout simplement été destitué.

Voici la lettre de Yuhi Musinga du 5 janvier 1930.

Lettre de Yuhi Musinga à sa fille Musheshambugu (future Gertrude)[1] 

Musheshambugu, fille cadette de Yuhi Musinga que celui-ci avait donnée en mariage à Rwagataraka (Chef du Kinyaga) informe son père de son intention de se faire baptiser chez les Catholiques. La réponse de Yuhi Musinga ne s'est pas fait attendre. Elle se concrétisa dans une lettre restée célèbre dans laquelle Yuhi Musinga exprime toute son amertume. 

« Nyanza, 5 janvier 1930, 

« Ma très chère fille Musheshambugu,

« Tu m'as fait dire que ton mari voulait se faire chrétien et que, toi aussi, tu le voulais, pour la raison que tu es sa femme. On m'avait dit que Rwagataraka nous haïssait ; c'est donc bien réel, il nous haît. Le motif qui me pousse à te dire cela, c'est qu'il va te faire accomplir un acte tabou - umuziro, - pour lequel tu encourras à jamais ma réprobation. J'ai maudit quiconque parmi mes enfants se fera chrétien. Si l'un d'eux le devient, puisse-t-il être privé de tout avoir ! qu'il soit impuissant ! et si c'est une fille, fasse le Ciel qu'elle n'enfante jamais ! qu'il soit abhorré par le mwami d'en bas — Musinga lui-même - et par le mwami d'en haut - Nkuba, le Tonnerre ! Qu'il ne trouve de laitage ni chez le serf, le muhutu, ni chez le seigneur, le mututsi ! Qu'il soit maudit par tout homme qui sait maudire !

« Ne crois pas que je te joue comme fait ton mari. Si tu t'instruis du christianisme pour faire plaisir à ton mari, plus jamais je ne t'aimerai, je te le jure. Que j'aie tué Rwabugiri, mon père, si ce que je te dis n'est pas vrai ! Tout le mal possible je te le souhaiterai en haine ; je te le dis pour te retenir. Je te haïrai comme le poison qui a tué mon frère aîné, Munana ; je te haïrai comme la méningite cérébro-spinale qui a tué mes enfants Munonozi et Rudatshyahwa.

« Débouche tes oreilles et écoute bien. Choisis entre m'aimer, aimer ta vie, et aimer Rwagataraka. Je te le jure, si tu deviens chrétienne, plus jamais nous ne nous reverrons. Dis-moi bien ce que tu penses. Dis-moi nettement ce que tu as dans le cœur. Sache que si ta plume cherche à m'en imposer, je le saurai bien par mes gens. Mushéshambugu, dis-moi la vérité. C'est le jour ou jamais de montrer si tu es mon enfant ou si tu ne l'es pas.

« Et puis, si tu te fais instruire quand même, tu peux, à ton gré, me mettre mal avec les Bapadri. Cela m'est égal.

 J'ai terminé.

« C'est moi ton père, le mwami du Ruanda.

Yuhi Musinga (Seing et sceau.)

À cette épître véhémente, où perce une douleur qui n'est pas feinte, rédigée par le scribe Rugengamanzi, Musheshambugu, la future Gertrude, répondit avec cal­me et fermeté :

« Plus vous me haïrez, plus je vous aimerai. Quant à choisir entre vous et mon Créateur, qui est aussi le vôtre, mon Créateur d'abord ! »  

Ildephonse Murayi Habimana
19.03.2021


[1] Lettre dictée par le Mwami Musinga à son scribe Rugengamanzi. Traduite en français par le Chanoine Louis de Lacger du clergé d'Albi, et publiée dans son ouvrage "Ruanda", deuxième partie: le Ruanda moderne, Grands Lacs, Namur, 1939, IMPRIMATUR: Léon Classe, Vic. Apost., Kabgayi, 17 Apr. 1939, pp. 188-189.

Tuesday, March 16, 2021

Murayi Habimana Ildephonse vs Bénédict Murawski le vendredi 8 avril 1994

« Le temps de Sainte Bénédicte, 
De tout le printemps les jours édicte. »
La Bienheureuse Bénédicte, Clarisse à Saint-Damien qui succéda à Sainte Claire (†1260), n'avait pas de mari.

Donc, et cela coule de source, elle ne s'appelait pas Kayibanda, pas plus que son beau-père inexistant ne s'appelait Grégoire Kayibanda (1er mai 1924-15 décembre 1976) puisque son mari inexistant ne pouvait s'appeler Kayibanda Hildebrand ( le petit-fils de Léonidas Rwamanywa et Caroline Nyirambeba, boy scout à l'Ecole Technique Officielle de Kicukiro, ETO  dans les dernières années '70).

Par contre, Bénédict MURAWSKI, lui, était bel et bien, durant l'année scolaire 1993-1994, Directeur de l'Ecole primaire Sainte-Agnès de Borgerhout (Sint-Agnesbasisschool, 2140 Borgerhout (Antwerpen), Schoenstraat 41).

J'eus avec lui une conversation complètement  surréaliste et invraisemblable le vendredi 8 avril 1994.

Ce vendredi 8 avril 1994, j'emmène deux de mes filles à l'école. La plus âgée est inscrite en 1ère année primaire. Sa soeur puînée, elle, est à l'école maternelle. La troisième reste encore à la maison avec sa maman. Nous avons  toutes les difficultés du monde pour lui trouver une place à la crèche. Mes deux filles entrent dans leurs classes respectives et le Directeur MURAWSKI que je croise par hasard dans la cour de récréation me demande de le suivre dans son bureau. Il est des conversations qu'on n'oublie jamais. Il en va ainsi de celle que j'ai eue avec Bénédict MURAWSKI le vendredi 8 avril 1994.
Murayi Habimana Ildephonse vs Bénédict Murawski le vendredi 8 avril 1994

Murayi Habimana Ildephonse vs Bénédict Murawski le vendredi 8 avril 1994
  • "Monsieur MURAYI, pourquoi avez-vous tué nos 10 casques bleus belges?"
  • "Monsieur MURAWSKI, je ne vous accuse pas d'avoir tué notre président; pourquoi m'accusez-vous d'avoir tué vos 13 casques bleus?"
  • "Monsieur MURAYI, je ne vous parle pas de 13 casques bleus belges morts, mais bien de 10!"
  • "Monsieur MURAWSKI, et moi je vous parle de 13 casques bleus morts".
  • "Monsieur MURAYI, les avez-vous comptés?"
  • "Pas plus que vous, Monsieur MURAWSKI."
  • "Monsieur MURAYI, reconnaissez quand même que c'est une grave erreur d'avoir tué nos 10 casques bleus."
  • "Monsieur MURAWSKI, personne ne mérite d'être tué. Les 10 ne méritaient pas d'être tués. Les 3 autres non plus."
  • "Monsieur MURAYI, où allez-vous chercher les 3 autres casques bleus morts ?"
  • "Monsieur MURAWSKI, chez le Général Romeo Dallaire (Oscar ROMERO n'était pas encore canonisé)."
  • "Monsieur MURAYI, vous devez vous en tenir au chiffre officiel communiqué par les autorités officielles, c'est-à-dire, 10."
  • "Monsieur MURAWSKI, ce n'est pas de cette façon que fonctionne mon cerveau. Je veux bien vous croire, à condition que le Général Romeo Dallaire retire ses déclarations sur la mort des 13 casques bleus belges."
  • "Monsieur MURAYI, il ne tardera pas à le faire."
  • "Monsieur MURAWSKI, je veux bien vous croire."
Et Romeo Dallaire n'a pas tardé à le faire. Et Oscar ROMERO a été par la suite canonisé. Mais ça, c'est une autre affaire.
Date de la conversation : le vendredi 8 avril 1994
Lieu de la conversation :
Sint-Agnesbasisschool
Schoenstraat 41,
2140 Borgerhout (Antwerpen)
Telefoon: 03 235 05 61
Ildephonse Murayi Habimana
16.03.2021

Saturday, March 13, 2021

Inyemeramihigo Murayi Habimana Ildephonse en deuil

Inyemeramihigo Murayi Habimana Ildephonse en deuil : Le Révérend Frère Norbert-Marie Gérard PARISIEN, FIC est décédé le 3 mars 2021. Il avait 100 ans (°12.04.1920 - †03.03.2021). R.I.P. Frère Gérard

Inyemeramihigo Murayi Habimana Ildephonse en décembre 1972

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Uploaded by murayi_habimana on 7 September 2008

Inyemeramihigo en deuil : Le Révérend Frère Norbert-Marie Gérard PARISIEN, FIC est décédé le 3 mars 2021. Il avait 100 ans (°12.04.1920 - †03.03.2021). R.I.P. Frère Gérard

Frère Gérard Parisien est décédé paisiblement à l'Infirmerie provinciale de sa communauté le 3 mars 2021. Il était âgé de 100 ans , dont 85 riches années de vie religieuse en tant que Frère de l'Instruction chrétienne. Il était le vice-doyen de la Congrégation.

Né à L'Orignal (Ontario) le 12 avril 1920, il entre au noviciat des Frères à La Prairie le 15 août 1936. Sa carrière débute à Montréal, La Prairie puis à Oka, où il démontre déjà tout son charisme en tant que professeur, directeur de juvénat et responsable dynamique de la pastorale des vocations. En 1968, Frère Gérard est choisi comme fondateur de la mission FIC au Rwanda, où son influence et son esprit sont encore bien présents. Frère Gérard consacrera les 25 années qui suivent dans différents postes de responsabilité dans cette contrée bien-aimée, qu'il quittera à regret suite au génocide pour poursuivre sa mission en République démocratique du Congo, de 1994 à 2002. Un court retour de trois ans au "pays des mille collines" viendra conclure sa généreuse épopée missionnaire. De retour au Canada, cet homme jovial et avenant rendra de multiples services à la communauté de la Maison mère de La Prairie, avant de se retirer à l'infirmerie en 2017.

En raison de la pandémie, ce sont des funérailles privées qui seront célébrées en présence des cendres le mardi 16 mars à la Maison mère de La Prairie. L'inhumation se fera au cimetière de la communauté.

Quelques dates de référence

Le 16 août 1968, les FF. Gérard Parisien et Irénée Blouin s’envolent pour l’Ouganda. De là, ils rejoignent Kigali où ils arrivent le 13 septembre. Un an plus tard, les FF Gérard Parisien, Irénée Blouin, Raoul Olivier, François Cardinal et Pierre Pilon sont au collège de Gisenyi pour entreprendre leur première année scolaire. L’itinéraire des 20 premières années est marqué des noms suivants : Gisenyi, Kigali, Rambura, Méra, Bugesera, Nuyndo et Butamwa. Le 50e anniversaire de la présence des Frères au Rwanda sera célébré en septembre prochain. Déjà le District Saint-Jean-Paul II -Congo RDC et Rwanda dont le F. Visiteur est F. Pascal Mbolingaba- a réalisé un superbe calendrier anniversaire.

Henri Piché Gérard Parisien inyemeramihigo

Uploaded by murayi_habimana on 21 June 2020

• The Brothers in Gisenyi, in 1970-1971. From left to right: Bros Irénée Blouin, superior, François Cardinal, Louis-Philippe Olivier, Pierre Pilon, Gérard Parisien and Henri Piché.
• Los HH. En Gisenyi en 1970-1971. De izd. a dch.: H. Irénée Blouin, superior, H. François Cardinal, H. Louis-Philippe Olivier, H. Pierre Pilon, H. Gérard Parisien y H. Henri Piché. 
Ildephonse Murayi Habimana
13.03.2021