Monday, July 01, 2024

Les chevaux du lac Ladoga à la Saint-Raoul 2024

 Lu pour vous :

Les chevaux du lac Ladoga (* ), CHEVAUX DE FEU, CHEVAUX DE GLACE (Alain Peyrefitte, PLON, Paris, 1981).

« Au mois de juillet,
la faucille au poignet. »

« Pourvu qu'à la Saint-Germain,
le Bon Dieu ne soit pas parrain. »

Si, au détour du Kaputt de Malaparte, vous avez rencontré les chevaux du lac Ladoga, leur image a dû vous hanter.

À l'entrée du terrible hiver de 1942, par un froid de loup, des soldats finlandais, dans l'isthme de Carélie, mirent le feu à la forêt de Raikkola, où s'était concentrée l'artillerie soviétique -hommes, bêtes et canons. Réveillés en sursaut, entourés de clameurs, pris de panique, un millier de chevaux, derrière leurs chefs de file, coururent se jeter dans le lac Ladoga pour échapper à la fournaise. Ils essayèrent de nager vers l'autre rive, la tête tendue hors de l'eau, farouchement cabrés, grelotant de froid et de peur. Soudain, avec le bruit sec d'une vitre qu'on brise, l'eau qui les protégeait gela, les saisit, les emprisonna.

Sur les rives du lac Ladoga

A l'aube, à travers la forêt calcinée, les Finlandais découvrirent, émergeant d'une plaque d'albâtre qui s'étendait à perte de vue, des centaines et des centaines de têtes de chevaux. Le givre les avait recouvertes d'un manteau de blanc bleuté. Dans les yeux dilatés, la terreur brillait encore comme une flamme. Tout le long de l'hiver, elles demeurèrent ainsi, "ces têtes mortes à la crinière glaciale, dures comme du bois, les lèvres contractées par un hennissement désespéré" (**).

Cette vision digne de Jérôme Bosch, chacun peut, comme à tout tableau, lui donner une signification personnelle. Pour Malaparte, ces chevaux sont le symbole de la vieille Europe chrétienne et paysanne -désemparée et suicidaire.

Peut-être verrez-vous en eux le symbole d'un mal plus permanent, qui guette tout homme et toute société: le saut d'un excès dans un autre, le manichéisme, le renversement dialectique, le vertige du tout ou rien, du blanc et du noir.

Ces chevaux qui, par crainte du mur de flammes, s'enferment à jamais dans un mur de glace, ils auraient pu, entre l'enfer du brasier et l'enfer de la banquise, se frayer une troisième voie, s'élancer à la file le long de la rive, en galopant sur la grève là où l'incendie ne menaçait pas, en trempant les sabots dans le lac si les flammes s'avançaient. Ils auraient évité à la fois d'être brûlés vifs et d'être pétrifiés. Mais le réflexe d'un être apeuré ou fougueux, surtout en groupe, le pousse à bondir d'un extrême à l'autre. C'est en voulant se soustraire à la mort par le feu que les chevaux russes ont trouvé la mort par le gel.

La surfusion

Mais pourquoi la glace a-t-elle pris tout à coup? A première vue, un millier de chevaux brûlants qui se précipitent dans un lac sur le point de geler devraient réchauffer l'eau, donc retarder le moment où elle se changera en glace. Malaparte fait intervenir d'autorité, juste à ce moment-là, une bise fortuite. A l'instant précis où le troupeau trouve refuge dans les flots, le vent du nord s'élève "comme un Ange, en criant, et la terre meurt brusquement. La mer, les lacs, les fleuves gèlent brusquement. Même l'eau de mer s'arrête au milieu de l'air, devient une vague de glace courbée et suspendue dans le vide". (***)

Malaparte n'aurait pas eu à faire appel au merveilleux, s'il avait connu le phénomène physique désigné sous le nom de surfusion. La thermodynamique enseigne qu'une eau très pure, comme celle des lacs glaciaires, ne gèle pas à 0°C : elle se maintient à l'état liquide jusqu'à dix ou vingt degrés au-dessous de zéro. Mais l'immersion soudaine de corps étrangers déclenche la cristallisation de l'ensemble. L'équilibre thermique bascule en quelques secondes. De proche en proche, toutes les molécules d'eau se transforment en cristaux de glace. Ce sont les chevaux qui provoquèrent eux-mêmes le gel du lac.

Cet équilibre précaire d'une eau en surfusion évoque la fragilité invisible de la société complexe dans laquelle nous baignons. Suffisent à le rompre un mouvement de masse, une colère collective, une panique, la décision inconsidérée d'un chef. Comme le froid se transforme en prison de glace et la douce chaleur d'un bivouac en fournaise, l'immobilisme se change en convulsions et les convulsions en immobilité, la mutation en émeute puis l'émeute en révolution, l'énergie en violence déchaînée, le recours en désastre, la vie en mort.

Bien des frondes et des guerres civiles, bien des révolutions, grandes et petites, de la France de Louis XIV à mai 1968, de la guerre d'Espagne à l'Iran du Shah, s'expliquent ainsi, avec ce qu'elles ont d'inattendu et d'inéluctable. En apparence, la société est stable. En réalité, elle est tout près de basculer, mais ne le sait pas encore."

Que risque-t-il de se passer en France le dimanche 7 juillet 2024 à la Saint-Raoul ?  Si la Gauche ne gagne pas, la Droite gagnera-t-elle ? Je prétends le savoir à l'avance, mais en réalité je ne le sais pas. 

Nikozitambirwa je-sais-tout-mais-je-ne-dirai-rien
Et sur ces entrefaites, inyemeramihigo Murayi-Habimana Ildephonse de Rubavu-Lèz-Kanyarutambi (Rubavu - Gisenyi - Rubavu - Province de l'Ouest - Rwanda) tel un bijou d'émail, un crapaud bagué d'or, propose comme chanson de la Saint-Kevin (Kelvin, Kelvyn) de Glendalough 2024 jusqu'au 31 octobre 2024 inclus : GHETTOKIDS X BEAFRIKA I BADGYALCASSIE - YouTube
La chanson de la Saint-Kevin (Kelvin, Kelvyn) de Glendalough 2024 jusqu'au 31 octobre 2024 inclus
: GHETTOKIDS X BEAFRIKA I BADGYALCASSIE - YouTube
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(*) Alain Peyrefitte, Les chevaux du lac Ladoga - La justice entre feu et glace, PLON, Paris, 1981.

(**) Curzio Malaparte, Kaputt, trad. fr. 1946, 1ère partie, chap.3, p.67-68.

(***) Curzio Malaparte, op.cit.
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront. » [— René CHAR | Poète français né le 14 juin 1907 à L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) et mort à Paris le 19 février 1988, ayant adhéré au mouvement surréaliste à 22 ans].
« Ce qui est dit doit être fait
Ce qui est fait était écrit
C'est comme ça…
C'est la vie. »
(Jacques Higelin)

« Au mois de juillet,
la faucille au poignet. »

« Pourvu qu'à la Saint-Germain,
le Bon Dieu ne soit pas parrain. »

« L'homme, à mon avis, se perfectionne par la confiance. Par la confiance seulement. Jamais le contraire. » ― [Mustafaj].
Ainsi va le monde en ce mardi 2 juillet 2024, jour de la 
Bienheureuse Eugénie née et baptisée à Yssingeaux, non loin de Notre Dame du Puy, le 11 février 1876, entrée dans la vie religieuse à 19 ans, qui prononça ses vœux le 8 décembre 1897, et qui est décédée à Liège (Belgique) à l'âge de 28 ans, en réputation de sainteté, le 2 juillet 1904.

Saint Jean-Paul II la proclama 'Bienheureuse' le 20 novembre 1994.
Allez ! Bonne journée et puis aussi bonne chance.
Abatabizi bicwa no kutabimenya, 

inyemeramihigo, tel un bijou d'émail, un crapaud bagué d'or, Nikozitambirwa

le 02.07.2024

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